Gare aux institutions financières qui partagent vos informations grâce aux services d’actualisation du crédit

Publié sur le site web du Journal de Montréal, 29 juillet 2024 On peut lire l'article ici.

Vous déménagez. Vous changez de carte de crédit. Vous recevez une nouvelle carte. Sans que vous le sachiez, l’émetteur transfère vos renseignements personnels à la nouvelle carte. C’est peut-être pratique, mais pas sans danger.

Les institutions financières facilitent la vie des commerçants et des créanciers avec une technologie pratiquement inconnue des consommateurs: le service d’actualisation du crédit.

Par exemple, vous avez perdu votre carte ou on vous l’a volée. La banque en émet une nouvelle et le service d’actualisation du crédit transfère les renseignements à votre fournisseur de téléphonie cellulaire, à votre abonnement de musique ou télé en ligne (streaming), au marchand qui a financé vos meubles de salon ou vos électros, etc.

Dès qu’une information liée à votre carte est modifiée, le service fait automatiquement la correction. Vous n’avez pas à donner votre consentement.

Les institutions financières en ont le droit, car vous en avez donné la permission lorsque vous avez fait la demande pour obtenir la carte de crédit. Mais qui lit les petits caractères du contrat, n’est-ce pas?

Par contre, pour certaines cartes, en cas de remplacement pour perte ou vol, c’est le détenteur qui doit fournir à l’émetteur les informations concernant les abonnements. Surtout, par exemple, si vous passez de Visa à Mastercard.

Avantageux?

«Ce service a ses avantages et ses inconvénients, commente Sylvie De Bellefeuille, avocate chez Option Consommateurs. Ça facilite la vie pour tous nos abonnements et factures récurrentes. Mais pour les personnes qui veulent se débarrasser d’un abonnement en changeant de carte, c’est plus compliqué.»

Elle rappelle l’épidémie de cas de fraudes liées aux abonnements de cosmétiques d’il y a quelques années. Les gens cliquaient pour obtenir un échantillon gratuit et se retrouvaient avec des abonnements de plusieurs dizaines de dollars, voire de centaines, pour des petits pots de crème, auxquels ils ne pouvaient plus se désabonner.

«Par contre, indique-t-elle, il faut avertir le commerçant si on veut cesser un paiement préautorisé, pour éviter de se retrouver en recouvrement et d’avoir une mauvaise note au dossier de crédit. C’est la responsabilité du consommateur de mettre fin à un abonnement. On ne peut pas se contenter d’arrêter le paiement préautorisé.»

CONSEILS

• Si vous ne désirez pas que les informations et abonnements soient reconduits à la nouvelle carte de crédit, vous devez communiquer avec l’émetteur. Certains ne sont pas au courant de l’existence du service d’actualisation du crédit: insistez ou demandez à parler à un superviseur;

• Vous devez répéter l’opération pour chacune des cartes de crédit, car dans le cas de comptes conjoints, certains détenteurs désirent conserver leur abonnement, mais pas le codétenteur;

• Profitez-en pour réviser vos abonnements et retirer les services que vous utilisez peu ou pas du tout. Certaines personnes se retrouvent ainsi avec des factures qui représentent annuellement plusieurs centaines de dollars... auxquelles elles ne peuvent mettre fin en profitant d’un renouvellement ou d’un changement de carte de crédit.

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