Des travaux d’isolation avant le 31 mars: soyez aux aguets

isolationPublié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 8 mars 2018

On peut lire l'article ici.

Le gouvernement du Québec a prolongé jusqu’au 31 mars la période d’admissibilité au crédit d’impôt RénoVert. L’échéance donne malheureusement un argument de vente supplémentaire pour les entrepreneurs peu scrupuleux en travaux d’isolation.

De fait, le programme RénoVert offre un coup de pouce correspondant à 20 % des travaux de rénovation résidentielle écoresponsables, qui permettent de réaliser des économies sur les coûts d’énergie, jusqu’à 10 000 $ pour des travaux de plus de 2500 $ (info : bit.ly/2FYDpOP).

En conséquence, les vendeurs en isolation sillonnent le Québec depuis des mois. Dernièrement, ils ont été particulièrement actifs à Mont-Joli.

Voici comment ils opèrent

  • Ils vous appellent ou cognent à votre porte et vous offrent une vérification gratuite de votre entretoit ; ils insistent beaucoup sur la gratuité ;
  • Ils passent 15 à 20 minutes dans votre grenier, en votre absence ;
  • Une fois « l’inspection » effectuée, ils vous révèlent que votre maison est infestée par des moisissures qui menacent votre santé ; pire, ils vous parlent de la redoutée mérule pleureuse, qui affecte la structure même de la maison ; il est beaucoup question de taches noires sur les poutres, qu’il faut remplacer ;
  • Ils vous proposent une longue liste de travaux, qui totalisent souvent plusieurs milliers de dollars ;
  • Ils insistent pour que les travaux soient effectués dans les meilleurs délais, car votre santé ou votre maison sont à risque ;
  • Vous signez le contrat sur-le-champ et, dès le lendemain, ils effectuent les travaux.

Ne signez rien !

Comme le chantier est entamé (et souvent terminé) au lendemain de la signature du contrat, vous ne pouvez plus résilier celui-ci à l’intérieur d’un délai de 10 jours, comme le prévoit la Loi sur la protection du consommateur.

Le meilleur moyen de ne pas se faire arnaquer, c’est de refuser de signer sur-le-champ (si votre interlocuteur insiste, méfiez-vous...). Ensuite, sollicitez l’avis d’un inspecteur en bâtiment ou d’un autre entrepreneur en isolation, préférablement inscrit auprès de l’Office de la protection du consommateur (OPC).

La plupart des consommateurs qui ont sollicité un tel avis réalisent qu’on leur avait proposé des travaux inutiles et coûteux.

Signalons que l’OPC vient de durcir ses méthodes pour mettre les arnaqueurs hors d’état de nuire. La nouvelle réglementation découlant de l’adoption, en novembre dernier, du projet de loi 134, donne des pouvoirs additionnels à l’OPC, notamment des amendes salées. Et, dans quelques mois, les montants des cautionnements pour les commerçants itinérants passeront à 100 000$.

CONSEILS

  • Ne signez jamais un contrat sur-le-champ. Demandez au vendeur de vous laisser ses brochures et contrats pour y réfléchir. S’il refuse, c’est très mauvais signe.
  • Vérifiez si l’entrepreneur a son permis de la Régie du bâtiment du Québec (1 800 361-0761 ou rbq.gouv.qc.ca/?id=4144), s’il est inscrit ou fait l’objet de plaintes à l’OPC (1 888 672-2556 ou opc.gouv.qc.ca/se-renseigner).
  • Exigez des références écrites de clients de tout entrepreneur avec qui vous faites affaire.
Précédent
Précédent

Achat d’une thermopompe auprès de vendeurs itinérants

Suivant
Suivant

Êtes-vous fait pour être un travailleur autonome?