Êtes-vous fait pour être un travailleur autonome?
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 13 mars 2018
On peut lire l'article ici.
Le recensement de 2016 dénombrait 489 090 travailleurs autonomes au Québec, dans presque tous les secteurs économiques.
Les avocats (qui ont un statut de travailleur autonome), avec un revenu brut moyen de 109 779 $, se situent au sommet de la rémunération, suivis des chercheurs en biotechnologies, à 79 932 $.
Suivent les secteurs des TI, notamment dans le développement web et la gestion internet spécialisée, où les revenus sont les plus élevés, selon Alexandre Comtois, fondateur de Pige Québec. L’infonuagique, les mégadonnées, l’intelligence artificielle, l’internet mobile et les énergies nouvelles devraient maintenir cette avance, ajoute-t-il. Le revenu brut moyen y est de 75 749 $.
Selon le site d’offre d’emploi pour pigistes Upwork, un gestionnaire de réseaux est payé 200 $ l’heure, un développeur en intelligence artificielle 145 $, un spécialiste en réseaux neuronaux 140 $, en infonuagique 125 $ et en analyse spatiale (pour les voitures autonomes) 100 $. Upwork ajoute qu’un avocat en propriété intellectuelle empochera 120 $ l’heure et un compositeur de mélodies publicitaires 100 $ !
Faut-il être diplômé universitaire ? Pas nécessairement, car la majorité des travailleurs autonomes possèdent un DES ou un DEC.
Avantages
Les travailleurs autonomes gagnent généralement davantage que les salariés, un peu moins de 15 000 $, selon Statistique Canada. C’est que le travailleur autonome bénéficie de plusieurs déductions fiscales, notamment liées à l’utilisation de son véhicule et aux frais de bureau. Il peut aussi amortir certains actifs et soustraire des pertes d’entreprises de ses revenus.
De plus, le travailleur autonome réalise souvent des économies, parfois de plusieurs milliers de dollars, sur le transport, les vêtements et les repas à l’extérieur. Et il est maître de son horaire : il travaillera le dimanche et skiera le lundi, sans attendre au pied des pentes. Grâce au télétravail, il peut produire incognito depuis une destination soleil en hiver.
Inconvénients
Le travailleur autonome n’a toutefois pas de caisse de retraite ni d’avantages sociaux (vacances payées, prestations de maladie). Il doit assumer la cotisation de l’employeur et celle de l’employé pour les régimes de pension fédéral et provincial. Il n’a pas accès aux taux avantageux des couvertures d’assurance collective, notamment en invalidité.
Il doit aussi consacrer jusqu’à 30 % de son temps à des tâches administratives assumées habituellement par l’employeur (tenue de livres, facturation, devis, recherche de clients) et payer pour des services professionnels (comptable, fiscaliste). Il doit aussi aménager son bureau à ses frais et acheter de l’équipement spécialisé (informatique, logiciels, outils, véhicule, machinerie) et, souvent, louer un bureau et même engager du personnel spécialisé pigiste ou à plein temps (et assumer les obligations des employeurs).
Enfin, il doit gérer son argent serré, prévoir les versements réguliers des cotisations REER, des taxes et des acomptes provisionnels aux gouvernements. C’est le prix de la liberté.