Laissez faire la garantie prolongée

Publié sur le site web du Journal de Montréal, 27 décembre 2023On peut lire l'article ici.

La garantie prolongée s’étend sur une période moins longue que celle de la garantie légale

De nombreux commerçants vous offrent une garantie prolongée. C’est de l’argent lancé par la fenêtre.Les représentants maîtrisent parfaitement le bon vocabulaire pour vous faire acheter une garantie prolongée. Ils savent exploiter votre insécurité. Ne mordez pas à l’hameçon. Le seul qui gagne à ce marché, c’est le commerçant, qui réalise des marges extraordinaires sur un produit inutile 99% du temps.Car la garantie prolongée équivaut à la période d’usure normale pour une utilisation raisonnable prévue par la garantie légale que confère la loi. Pire: la plupart du temps, la garantie prolongée s’étend sur une période moins longue que celle de la garantie légale. Le consommateur est donc perdant.

D’autant plus que, souvent, les contrats de garantie prévoient des exclusions. Les petits caractères importent beaucoup, mais qui les lit sur le coin du comptoir du marchand, quand les haut-parleurs du magasin crachent de la musique de Noël tonitruante?
Des obligations

La loi prévoit que, quand vous achetez un bien, le commerçant doit décrire la garantie offerte par le fabricant et vous faire connaître la garantie légale, notamment en vous donnant un document (habituellement un bout de papier) qui décrit ses grandes lignes. C’est une obligation souvent ignorée par les marchands.La loi prévoit que si vous achetez un bien défectueux ou qui n’est pas conforme aux promesses du vendeur ou de la publicité, même si le marchand n’a pas de politique d’échange ou de remboursement, il doit récupérer le bien pour l’échanger ou vous le rembourser.Enfin, si vous regrettez d’avoir acheté une garantie prolongée, les nouvelles dispositions de la loi 21 prévoient que vous avez dix jours pour exiger une annulation et un remboursement. Le commerçant doit donc vous remettre le montant que vous avez payé pour cette garantie.

CONSEILS

  • Certaines cartes de crédit accordent une protection supplémentaire. Par exemple, si vous échappez votre téléphone ou si votre écran refuse de fonctionner adéquatement, la garantie de la carte couvrira le montant de la réparation ou le remplacement du bien. Ces garanties s’accompagnent normalement d’exclusions ou de limitations. Parfois, c’est compliqué de bénéficier du service.
  • Il n’y a aucune loi qui force les commerçants à rembourser ou à échanger un bien si le client n’est pas satisfait. Mais si un commerçant a une telle politique, il doit l’afficher clairement sur son site web, en magasin ou sur le coupon de caisse.
  • Pour les achats en ligne ou au téléphone, il faut privilégier la carte de crédit, qui permet de bénéficier de la rétrofacturation en cas de désaccord avec le commerçant. Surtout s’il est basé en Chine.
  • Si vous demandez un remboursement ou un échange, ayez la facture ou le coupon de caisse, le mode d’emploi et la garantie. Si le commerçant ne veut rien entendre, vous pouvez porter plainte à l’Office de la protection du consommateur: 1 888 672-2556, opc.gouv.qc.ca (section pour les consommateurs).
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