Notre journaliste Loubna Chlaikhy remporte une bourse pour lutter contre la désinformation
Publié sur le site web du Journal des Voisins, 21 décembre 2023On peut lire l'article ici.Loubna Chlaikhy, membre de l’équipe de rédaction du Journal des voisins depuis avril 2023, a remporté une bourse de 2000 $ dans le cadre du programme de lutte contre la désinformation «30 secondes avant d’y croire», offert par le Centre québécois d’éducation aux médias et à l’information (CQÉMI).Ce programme de formation cible tout public, mais en particulier les élèves du primaire et du secondaire. Il est donné dans les écoles par des journalistes membres de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) ou de l’Association des journalistes indépendants du Québec (AJIQ).«Il s’agit d’un programme clé en main qui permet de combler le manque d’outils dans le système scolaire», explique Pascal Lapointe, rédacteur en chef de l’Agence Science-Presse, qui actualise les contenus de cette formation. «Nous sommes tous exposés à des nouvelles bizarres ou percutantes sur les réseaux sociaux. Mais les jeunes sont davantage visés, car ces réseaux constituent leur principale source d’information.» En toute transparence, signalons que M. Lapointe est membre du conseil d’administration du Journal des voisins (JDV).
Distinguer le vrai du faux
Le programme permet aux jeunes de développer des réflexes pour distinguer le vrai du faux dans une nouvelle.«Certains réflexes sont propres aux journalistes, reprend M. Lapointe. Comme de vérifier la source d’une vidéo choquante: vient-elle de Radio-Canada ou de Anonymus353? Autre truc du métier: on ne partage que ce qu’on a lu ou regardé. Or, des millions de gens diffusent des contenus dont ils n’ont pas ouvert le lien, révèlent des statistiques de Facebook.»
«On utilise une présentation PowerPoint dans laquelle figurent de nombreux exemples, notamment tirés de l’actualité, explique Loubna Chlaikhy. C’est très concret.»
De candidate à lauréate
La journaliste a porté sa candidature l’année dernière sans trop y croire. «Je ne m’y attendais pas, car les autres candidats étaient chevronnés. J’imagine que je présentais un profil différent, qui a plu aux responsables, car je me suis arrivée de France récemment. Mais j’ai offert là-bas ce genre de formation, qui, je le crois, fait une différence.»Grâce à cette bourse, Loubna et deux autres journalistes lauréats, Philippe Marois et Benoît Chevalier seront rémunérés pour animer des formations «30 secondes avant d’y croire».Loubna Chlaikhy est journaliste multiplateforme depuis plusieurs années. Elle a notamment travaillé pour des médias comme Le Figaro et La Dépêche du Midi en France, avant de poser ses valises à Montréal. Journaliste de l’Initiative du journalisme local de Patrimoine Canada, elle est également responsable des réseaux sociaux pour le JDV.
Qu’est-ce qu’une fausse nouvelle?
Rappelons qu’une fausse nouvelle désigne généralement une information fausse, incomplète ou inexacte, mais qui semble vraie, selon le CQÉMI. L’organisme les regroupe en trois catégories:
- la désinformation: une fausse nouvelle créée intentionnellement pour nuire à une personne, un groupe, une organisation ou un pays;
- la mésinformation: une fausse information créée sans l’intention de nuire;
- la mal-information: une information véridique à la base, mais sortie de son contexte , déformée ou amplifiée dans des intentions malveillantes.
Les fausses nouvelles sont vieilles comme le monde. Il y a 2000 ans, les Romains en ont fait circuler abondamment pour persécuter les chrétiens. Le général chinois Sun Tzu en fait même un instrument de conquête dans son livre L’Art de la guerre.
De graves conséquences
De nombreux dirigeants ou régimes politiques ont érigé la fausse nouvelle en art sophistiqué. Elle est au cœur de la propagande de nombreux pays et elle est particulièrement pernicieuse en temps de guerre.Notre époque connaît une véritable épidémie de fausses nouvelles. La plus célèbre est l’affirmation que Donald Trump aurait été élu, et non Joe Biden, aux dernières présidentielles américaines. Cette fausse nouvelle est surnommée «The big lie», ou «grand mensonge».Les fausses nouvelles peuvent faire beaucoup de dommages dans une société. Elles peuvent influencer une élection, encourager la violence et les préjugés, inciter les gens à prendre de mauvaises décisions et même détruire des vies. C’est un phénomène très grave, qui mine la confiance citoyenne envers les institutions, notamment les médias d’information, et qui affecte la solidarité sociale.