Comment moins dépendre de sa voiture

Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 9 juin 2022On peut lire l'article ici.On entend souvent dire qu’il est impossible de vivre sans voiture. C’est de moins en moins vrai pour beaucoup d’entre nous.J’en suis la preuve vivante. Je vis en couple depuis un quart de siècle, et ça fait 24 ans que nous n’avons qu’une seule voiture (et je vis à la campagne). Quand nous habitions dans le Vieux-Montréal, nous nous en sommes passés pendant huit ans.Vous allez me dire que ce n’est pas tout le monde qui peut se permettre de vivre au cœur d’une grande ville, surtout avec des enfants. C’est vrai. Mais en 2022, de nombreuses technologies permettent de vous désenchaîner de la voiture. Car, financièrement, la voiture est un énorme boulet financier.Les coûtsLes ménages canadiens ont consacré 18,5 % de leur budget au transport, soit plus que l’alimentation (14,9 %). De cette part, ils consacrent 11 258 dollars en moyenne pour leur voiture, selon des chiffres publiés en 2022 par Statistique Canada.En fait, chaque ménage canadien possédait en moyenne 1,4 véhicule. Selon un sondage commandé par le service d’autopartage Turo, 84 % des Québécois possèdent ou louent une voiture.Or, d’un point de vue financier, cette situation est totalement illogique. Parce que, selon Turo, cette voiture est stationnée 95,7 % du temps (un chiffre révélé y a 20 ans par le chercheur californien Donald Schoup).AlternativesPire, la distance moyenne parcourue par les Canadiens pour navetter entre travail et maison est de moins de 30 kilomètres (moins de 5 kilomètres pour 35 % et entre 5 à 10 km pour 23 % d’entre nous), selon une analyse du Centre National de Transport Avancé et de Mobilité Électrique Canada. Et 74 % des navetteurs canadiens utilisent la voiture.Or, la pandémie représente une occasion de remettre en question nos habitudes. Avec le télétravail, on peut vendre moins un de nos deux véhicules.Pourtant, selon le sondage de Turo, les Québécois sont les plus réticents à se débarrasser de leur bagnole; environ 13 % sont disposés à la troquer contre le transport en commun, le covoiturage ou l’autopartage.Dans les régions de Montréal et de Québec, une passe mensuelle de transport en commun coûte environ 100 dollars, comparé à 938,17 dollars pour la bagnole. Pour 30 minutes de trajet moyen, selon les données de Statistique Canada.De nouveaux moyens de transport s’imposent, comme l’auto en libre-service (service Flex de Communauto) ou l’autopartage, comme Turo, l’équivalent d’AirBnB pour la voiture. Turo compte 133 611 utilisateurs québécois, qui partagent 18 436 véhicules.

CONSEILS

  • Déménager dans un secteur mieux desservi par le transport en commun signifie souvent acheter une propriété plus cher. Mais plusieurs études confirment que l’argent consacré à la 2e voiture dont on s’est débarrassée peut largement compenser l’hypothèque plus élevée.
  • Autopartager sa voiture permet d’en amortir les frais d’entretien ou de financement, mais en augmente l’usure. Contactez votre assureur pour vérifier si votre contrat le permet et s’il y aura une augmentation de tarif.
  • Conserver sa voiture pendant 10 ans au lieu de cinq représente une économie assurée. Dès que la voiture est payée, instaurez un virement à chaque paie correspondant à l’ancien paiement de la voiture, pour financer l’achat de la prochaine.
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