La clientèle est variée : enfants, adolescents et adultes autistes, aînés sans troubles particuliers (pour combattre l’isolement), proches aidants (pour leur offrir du répit), jeunes déficients intellectuels ou handicapés physiques, adultes ayant des problèmes de santé mentale ou atteints de la maladie de Parkinson, jeunes présentant des troubles alimentaires (avec le CHU Sainte-Justine)... Depuisle lancement, l’équipe a rejoint environ 700 personnes. Cette année, 900 clients s’ajouteront : « Depuis deux ans, nous avons lancé un volet récréatif dans nos nouveaux locaux, à l’édifice Wilder, ajoute-t-elle. Avec le Cirque du Soleil, nous sommes à mettre sur pied un projet qui vise 400 élèves du quartier Saint-Michel. »Amy Éloïse Mailloux et son équipe sont des précurseurs : « En 2013, il n’y avait que trois professeurs certifiés au Québec, alors qu’ils sont une vingtaine aujourd’hui, précise-t- elle. l’aventure a toutefois requis une somme de travail considérable : il nous a fallu développer des partenariats, trouver du financement et peaufinerle modèle d’affaires, notamment dans le domaine de l’autisme, où nous orchestrons des projets avec l’Agence de santé publique du Canada. »« Notre approche est à la fois thérapeutique et ludique, ajoute-t-elle. Nous travaillons surtout la mobilité, la motricité et l’équilibre. Par exemple, avec un kinésiologue du Centre de réadaptation Marie-Enfant, nous avons collaboré à un programme de physiothérapie à partir d’une chorégraphie destinée à des enfants ayant des problèmes moteurs. » l’équipe a aussi travaillé auprès d'enfants qui souffrent d'une déficience intellectuelle profonde ou d'une grave paralysie, ou qui sont aux prises avec de sérieux problèmes de comportement alimentaire. En quelques semaines, la transformation qui s’opère est remarquable.La jeune gestionnaire est très fière de ce modèle d’affaires qu’elleestime unique au monde. « les Américains sont très impressionnés par notre approche, fondée surla collaboration avec les équipes cliniques, les spécialistes de l’éducation, les thérapeutes, les médecins, les psychologues et les travailleurs sociaux. Nous évitons de travailler en silo, notamment du côté de la recherche, que nous effectuons, par exemple, avec une bioéthicienne et un neuropsychologue. les bénéficiaires sont évidemment au cœur de notre démarche. »
S'attaquer aux commotions cérébrales
Pamela Champagne (B.A.A. 2019, Parcours entrepreneurial Rémi-Marcoux 2019 et Accélérateur Banque Nationale – HEC Montréal 2019) cherche à préveniret à réduire les blessures dans les sports de contact. Avec son frère Allen, footballeur universitaire aux États-Unis et à l’Université Queen’s de Kingston,et Vincent DiStefano et Marie-Michelle Boulanger, doctorants en psychologie du développement des enfants à l’Université McGill, elle a développé une plateforme qui mise sur les technologies, l’analyse de données et les neurosciences afinde démocratiser l’accès à des outils de performance et de sécurité dans le sport.« À partir d’un projet de recherche mené de concert avec les universités Queen’s et McGill, nous avons mis au point une méthode d’analyse qui repose sur la biomécanique des mouvements, explique Pamela Champagne. Nous filmons d’abord les athlètes lors d’exercices propres à leur sport – a priori, lefootball –, afin de cibler les faiblesses techniques. Nous en faisons ensuite l’analyse pour aider les entraîneurs à modifier les comportements à risquesur le terrain et, ultimement, à diminuer le nombre de blessures. »Perfectionnée auprès de plus de 2 000 jeunes sportifs canadiens, cette approche peut contribuer à diminuer
de 30 % le nombre d’impacts à la tête. À terme, l’entraîneur pourra filmer lui-même les joueurs avec son téléphone et télécharger les images dans la plateforme numérique d’Elite NeuroKinetix, qui en fera l’analyse afin de lui fournir des rapports et de lui suggérer des interventions ciblées. D’ici septembre 2020, cette opération sera davantage automatisée, grâce à l’intégration de l’intelligence artificielle. Pour l’heure, l’entreprise a signé une entente avec Football Canada qui lui permettra de maximiser son impact sur la communauté sportive du pays.
Elle est aussi en voie de conclure d’autres partenariats qui favoriseront son expansion à l’international.Pourquoi le football ? « Parce que c’est un sport inclusif qui peut servir de levier à plusieurs jeunes, notamment ceux qui sont issus de milieux défavorisés,en leur donnant l’occasion d’exploiter leur plein potentiel, explique Pamela Champagne. En réduisant le risque de blessures, notre approche met l'accent sur les bienfaits du sport, qui contribuent au développement optimal des athlètes. Pour permettre à encore plus de sportifs de vivre leur passion en toute sécurité, nous allons adapter notre approche à d’autres types de sports de contact, comme le hockey et le rugby. » ?