Je veux me lancer en affaires : Comment trouver de l'aide?
Publié sur le site web du Réseau M, 7 août 2019On peut lire l'article ici.Vous avez une bonne idée, un produit, un service et vous êtes convaincu que ça va marcher? Vous voulez vous lancer en affaires? Vous partez de zéro et vous vous demandez comment faire? Voici quelques conseils stratégiques.Commencez par le commencement : testez votre idée en la validant dans votre entourage, auprès de professeurs ou de spécialistes de l’industrie que vous visez, si possible auprès de clients potentiels. Évaluez les forces en présence : quelles sont les entreprises, petites et grandes, locales ou mondiales, qui offrent un produit ou un service similaire ou proche de ce que vous avez en tête?Ensuite, vous devez définir votre projet. Commencez par décrire, en style clair, simple, télégraphique s’il le faut, votre idée d’entreprise, ses produits et ses services, la clientèle, les territoires ciblés, les principales caractéristiques de votre projet, ses avantages, les principaux obstacles auquel vous devrez faire face, vos motivations personnelles, vos objectifs financiers, etc. Cet exercice vous permettra de ne pas partir de zéro.
Le plan d’affaires
La prochaine étape, c’est de passer à la vitesse supérieure : vous devez faire votre plan d’affaires. Pas besoin de détenir un MBA pour l’écrire! Et pas besoin non plus de pondre une encyclopédie : une dizaine de pages suffisent. Mais cet exercice permettra de démontrer votre sérieux.Un plan d’affaires, c’est comme une feuille de route. Il compte habituellement des chapitres clés :
- Présentation de l’entreprise;
- Étude de marché;
- Marketing;
- Opérations;
- Ressources humaines;
- Finances.
Un bon plan doit décrire fidèlement ce que sera votre entreprise et justifier pourquoi les clients choisiraient votre offre plutôt que celle d’un compétiteur. On doit sentir votre enthousiasme ainsi que votre expertise. La partie finances doit être particulièrement bien ficelée, car c’est celle qui permettra à vos futures partenaires de jauger du sérieux de votre démarche. Infos et outils supplémentaires : Entreprises Québec, BDC, PME MTL, Modèle de plan d’affaires.
Le financement
L’argent, c’est le nerf de la guerre. C’est particulièrement vrai en affaires. Mais pas besoin de venir d’une famille riche pour se lancer, car le Québec regorge de programmes d’aide financière pour les nouveaux entrepreneurs.Normalement, une entreprise en démarrage dispose de plusieurs sources de financement. En voici les principales :
- Investissement personnel : vous consacrez une partie ou l’ensemble de vos économies et vous mettez des actifs personnels en garantie (ordinateur, automobile, propriété). C’est ainsi que vous prouvez le sérieux de votre engagement et fournissez le capital de prédémarrage.
- Love money : plusieurs entrepreneurs sont soutenus financièrement par leurs proches (famille, amis), par des dons, des prêts ou des cautionnements. Signez des reconnaissances de dette pour éviter les conflits potentiels.
- Campagne de socio financement : le financement socioparticipatif permet de tester votre concept et le faire connaître du public. Les principales plateformes au Québec sont La Ruche, Haricot, Yoyomolo et Ulule. Les plateformes internationales actives ici sont : Kickstarter, Indiegogo et Gofundme. Certaines plateformes permettent non pas de recueillir des dons en versant une contrepartie, mais de recruter des actionnaires! Voici les deux principales, la Québécoise Gotroo et la Canadienne Frontfunder.
- Incubateur d’entreprise : il s’agit d’un organisme lié à un secteur technologique, une université, une région ou un quartier, qui permet de regrouper sous un même toit entrepreneurs en devenir et expertises diverses (notamment du financement). Le loyer est minime ou inexistant, mais l’expérience est transformatrice, car vous partagez expertises, expériences et enthousiasme. Elle ne dure normalement pas plus qu’un ou deux ans.
- Subventions gouvernementales : plusieurs organismes gouvernementaux offrent une aide selon le type d’entreprise et le secteur économique. Elle n’est pas gratuite : souvent, on vous accorde une subvention si vous avancez une somme équivalente en temps ou en argent. Et les démarches sont fastidieuses. Infos supplémentaires : Économie et Innovation Québec, Services Canada, Banque Nationale, InfoEntrepreneurs, Entreprises Canada, Investissement Québec.
- Prêts d’institutions financières : banques et caisses populaires sont les principaux partenaires des entrepreneurs. Mais ces institutions accordent du financement si vous fournissez une garantie personnelle et présentez un plan d’affaires sérieux.
- Capital de risque : plusieurs organismes régionaux ou locaux de développement économique ciblent les entreprises en démarrage : SDC (rues commerciales, contactez votre municipalité), SADC, PME MTL, FLI, RISQ, Filaction, SOLIDE.
Le mentorat pour entrepreneurs
Une bonne démarche entrepreneuriale ne serait pas complète sans qu’un futur entrepreneur n’envisage le mentorat pour entrepreneurs.Selon plusieurs sources internationales, 70% des propriétaires de PME qui sont mentorés franchissent le fameux cap des cinq ans de survie d’une entreprise. Au-delà de ce cap, une entreprise est réputée assez solide pour durer et prospérer. Ce taux est deux fois plus élevé que les PME dont le dirigeant n’est pas mentoré.Aux États-Unis, la compagnie UPS a lancé un programme de mentorat pour ses franchisés. En 2014, UPS a publié une étude révélant que ses franchisés mentorés présentaient un taux de survie du double de ceux qui ne l’étaient pas.Bref, le mentorat pour entrepreneurs est une condition de succès non négligeable pour un futur entrepreneur.Généralement, les entrepreneurs en démarrage s’inscrivent au programme de mentorat de groupe du Réseau M. Le programme prévoit une dizaine de rencontres de trois heures regroupant entre huit et dix mentorés par région. Ces rencontres sont animées par un ou plusieurs mentors.C’est une expérience à part, car elle permet à plusieurs jeunes entrepreneurs d’échanger entre eux sur leurs expériences, leurs défis, leurs questionnements et leurs parcours. Les rencontres portent sur des thèmes choisis par les participants et sont orientés vers le plein développement du potentiel d’entrepreneur de chaque mentoré. On y discute notamment de leadership, de vision, de sélection des collaborateurs, de la passion d’entreprendre, de la façon dont on règle des problèmes, de la vie d’entrepreneur face à ses proches, etc.Les mentorés enrichissent leur développement en échangeant avec des gens d’affaires d’expérience, qui « sont passés par là », qui ont vécu les mêmes défis et les mêmes expériences. C’est une chance exceptionnelle de profiter des réussites et, surtout, des erreurs des mentors, de développer des réflexes d’entrepreneurs, de se sentir davantage en confiance lorsque vient le temps de prendre des décisions importantes. Et c’est, aussi, une manière de se créer un réseau de connaissances, de soutien et d’entraide.Le mentorat de groupe est appuyé par un groupe Facebook privé qui permet aux participants de demeurer informés des nouvelles de la cohorte et de créer des liens.Des dizaines de jeunes entrepreneurs y ont participé et en chérissent l’expérience. « Moi toute seule avec Qantu, ça aurait été possible, mais de manière beaucoup plus lente! Avec le mentorat de groupe, j’ai réalisé que je pouvais aller plus loin avec ma passion », témoigne Elfi Maldonado, fondatrice des Chocolats Qantu, dont les produits ont été primés à l’international.« Les séances sont super enrichissantes, reprend-elle. On partage nos réussites, de quoi on est fier et nos inquiétudes… On est comme une famille! Et, ce qui est encore plus important, on a accès directement à l’expérience des mentors. On se développe un réseau. » Écoutez son témoignage :
Une collaboration de Stéphane Desjardins.