Bien choisir son entrepreneur
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, cahier Rénovation, 21 septembre 2019On peut lire l'article ici.Pour éviter de vivre un cauchemar, prenez le temps de bien choisir votre entrepreneur.Les services de construction, entretien et rénovations génèrent, bon an mal an, quelque 2000 plaintes auprès de l’Office de la protection du consommateur (OPC), soit entre 6,5 % et 7,5 % des plaintes déposées auprès de l’OPC. Les rénovateurs arrivent au troisième rang, après les garanties d’électroménagers et les vendeurs d’autos d’occasion.Chaque année, des dizaines et des dizaines de jugements s’accumulent au Québec, à propos de chantiers tout croches, de travaux mal faits, jamais terminés, réalisés en amateur, avec des matériaux inappropriés, qu’il faut souvent refaire à fort prix.Pour trouver un entrepreneur approprié, interrogez vos proches, amis, voisins, Facebook. Demandez des soumissions auprès de trois d’entre eux. Un avocat qui fait beaucoup de dossiers de rénovations mentionne que quand on demande des références et que le visage de l’entrepreneur se crispe, ça devrait vous inquiéter.Comment choisir ?Vérifiez si l’entrepreneur a sa licence de la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) et son permis de l’OPC, s’il a des plaintes ou des poursuites, s’il a une assurance responsabilité civile, et depuis quand il travaille sous le même nom.N’engagez pas un entrepreneur sans contrat écrit, qui définit clairement les travaux à faire, les matériaux à utiliser, les échéances pour chaque étape du chantier, les conditions et un calendrier de paiement qui respecte l’avancement des travaux (voir modèle de contrat de la RBQ).Plusieurs sites internet (ClicSoumission, GoSoumission, Réno-Assistance, SmartReno, SoumissionRenovation) offrent rapidement un devis gratuit provenant d’entrepreneurs qu’ils ont présélectionnés. Selon le magazine Protégez-Vous, qui a récemment publié une enquête sur ces sites, 52 % de leurs clients sont insatisfaits de leurs services.Selon le magazine, RénoAssistance se démarque, car il pousse plus loin l’étape de vérification. Il produit un rapport comprenant trois entrepreneurs (permis, assurances, plaintes auprès de l’OPC, forces et faiblesses, et témoignages de clients).Sélectionner le plus bas soumissionnaire est un bon réflexe. « Mais s’il y a un énorme écart entre le plus bas et les deux autres, quelque chose cloche », affirme Marc-André Harnois, directeur général de l’Association des consommateurs pour la qualité dans la construction (ACQC).Enfin, sélectionner un entrepreneur spécialisé (plombier, plâtrier, électricien, etc.) n’est pas facile par les temps qui courent. La pénurie de main-d’œuvre et le grand nombre de chantiers rendent l’exercice difficile. Si vous avez déjà un entrepreneur qui gère l’ensemble de vos rénovations, laissez-lui le soin de dénicher la perle rare.
Conseils
- Payez les taxes ! Sinon, vous vous retrouvez sans protection et sans recours. Et les juges n’aiment pas les fraudeurs fiscaux.
- Planifiez le chantier : budget, marge de manœuvre pour imprévus, matériaux, durée du chantier, lieu de résidence.
- Avertissez votre assureur, surtout si vous désertez les lieux durant le chantier.
- Chaque jour, faites le suivi des travaux, prenez des photos.
- Si vous avez un devis à prix fixe (forfaitaire), assurez-vous qu’il précise tout ce qui est inclus.
- Obtenez un permis de rénovation pour connaître la réglementation et le zonage.
- Conservez tous vos échanges par textos et courriels avec l’entrepreneur.
- Informations utiles de l’OPC, de l’ACQC et d’Éducaloi. Si vous faites les travaux vous-même, infos utiles de la RBQ.