Refuser de voler sur un Boeing 737 MAX 8 peut coûter cher
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 13 mars 2019On peut lire l'article ici.
Cloué au sol en Union européenne et en Chine, le Boeing 737 MAX 8 a désormais mauvaise réputation depuis son écrasement, dimanche, en Éthiopie. Le deuxième en moins de cinq mois.
Comment savoir si vous volerez sur cet appareil ? Et pouvez-vous en choisir un autre ? Quels sont vos recours si vous refusez d’embarquer sur un 737 MAX ?
Au moment de mettre sous presse, le ministre fédéral des Transports, Marc Garneau, n’avait pas encore décidé d’interdire de vol les 737 MAX 8. Si vous ne faites pas confiance au gouvernement et aux compagnies aériennes canadiennes, vous pouvez toujours demander de changer d’appareil. Pour le moment, les transporteurs canadiens ont décidé de maintenir les conditions pour chaque classe de billet.
Pas gratuit
Si vous êtes en classe affaires, normalement, vous avez une flexibilité maximale à très faible coût ou sans frais. Mais pour les voyageurs en classe tourisme, spécialement si le billet a été acheté à bas prix ou en solde, attendez-vous à payer des frais pour changer de vol, qui peuvent totaliser plusieurs centaines de dollars, selon la distance et la classe. Et si vous désirez annuler, dans certains cas, le remboursement est impossible !
De plus, certains opérateurs n’offrent que deux ou trois vols par semaine pour les forfaits tout inclus. L’agent de voyage pourrait être incapable de trouver un vol de remplacement.
Et si le vol est annulé ?
Si vous avez acheté votre billet sur le site internet d’un transporteur aérien, vous n’avez pas droit à une compensation du Fonds d’indemnisation des clients des agents de voyage du Québec. Par contre, s’il a été payé au Québec avec une carte de crédit, vous pouvez vous prévaloir de la rétrofacturation. Mais l’émetteur de la carte pourrait exiger que vous demandiez un remboursement préalable du transporteur...
Même si vous avez acheté le billet auprès d’une agence de voyages québécoise, vous n’aurez pas droit à une indemnisation du Fonds si vous refusez de monter à bord d’un 737 MAX 8 par crainte de sécurité. Ce n’est pas considéré comme un service non rendu.
Et si le ministre Garneau devait clouer les 737 MAX au sol, les transporteurs s’organiseront (Air Canada, par exemple, dispose de 21 appareils 737 MAX 8 sur une flotte de 378 avions) en cette période moins achalandée. Au pire, ils devront assumer des compensations de retard prévues à la Charte des voyageurs, qui varient selon le nombre d’heures d’attente à l’aéroport. Mais la nouvelle charte, plus généreuse, n’entrera pas en vigueur avant l’été prochain.
? Les agents de service à la clientèle d’Air Canada ont reçu hier soir la consigne de modifier sans frais le vol des voyageurs qui craignent de monter à bord d’un Boeing 737 MAX 8. Cette mesure est en vigueur jusqu’à nouvel ordre.
CONSEILS
? Si vous achetez votre billet sur un site web, le transporteur indique généralement l’appareil utilisé lorsque vous choisissez les segments de vol. Si vous ne l’avez pas noté, vous pouvez consulter le site web du transporteur ou un site comme SeatGuru.comhttps://SeatGuru.com ou Flightstats.com. Vous entrez le nom du transporteur, le numéro et la date du vol.
? Si votre billet indique un autre appareil, ne vous réjouissez pas trop vite, car un transporteur aérien peut changer d’avion jusqu’à la dernière minute.
? Conservez toutes vos factures.