Assurer ses parents ou miser sur ses REER?
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 30 novembre 2017
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Certains préfèrent souscrire une assurance vie sur leurs parents plutôt que miser sur leurs REER pour obtenir un patrimoine à la retraite !
Soyons clairs : la grande majorité des gens devraient continuer à canaliser leur épargne dans un REER. Et l’assurance vie ne doit pas être considérée comme un investissement, car c’est avant tout une protection contre le risque. Mais n’oublions pas que la prestation de décès est versée en franchise d’impôt, peu importe le détenteur de la police. Ce qui représente un avantage indéniable si le détenteur de la police désire laisser un patrimoine net à ses enfants.
Certains ont donc intérêt à souscrire une assurance vie. Prenez un jeune retraité avec un solde assez élevé sur sa marge de crédit hypothécaire, parce qu’il a donné un coup de main à sa progéniture pour acheter un logement ou cosigné les dettes d’entreprises de ses héritiers. En cas de décès, il voudra que cette dette soit effacée.
Comment ça marche ?
Normalement, si les parents entendent laisser un patrimoine à leurs enfants, ce sont eux qui souscrivent une assurance vie et assument la prime. Mais si ce sont les enfants qui désirent obtenir un patrimoine successoral net le plus élevé possible, ils peuvent, avec l’accord de leur parent, souscrire une assurance vie sur la tête de ce dernier. Ce sont les enfants qui détiennent la police et paient la prime, même si cette dernière assure la vie du parent.
Habituellement, il s’agit d’une assurance vie permanente, car la prime demeure la même jusqu’au décès. Certains demandent une prime escalatoire, car ils préfèrent payer une petite somme au début, alors que leur budget est serré (hypothèque, enfants aux études, lancement d’entreprise), quitte à payer plus cher au fil des ans. D’autres, au bout de plusieurs années, demandent une réduction de la protection, qui se répercutera sur la prime.
On peut aussi choisir une combinaison d’assurance permanente et temporaire. Cette dernière permet de couvrir des besoins qui évoluent dans le temps (dettes, impôt ou funérailles), sans affecter le patrimoine, qui est assumé par la couverture permanente.
Enfin, certains parents peuvent choisir de transférer le détenteur de la police vers leurs enfants lorsqu’ils approchent de la retraite. Il est plus facile de céder une vieille police d’assurance, car la souscription a été faite à un âge où les risques de santé étaient moins grands qu’avec un préretraité ou un retraité ! Et la prime est à l’avenant. L’avantage pour le parent : il ne la paie plus !
CONSEILS
- Il vaut mieux assurer la tête de ses parents le plus tôt possible : plus ils vieillissent, plus le risque assurable augmente, plus la prime sera élevée (ou la couverture carrément refusée), plus l’assureur sera exigeant sur les vérifications médicales, surtout si les détenteurs de la police sont les enfants.
- Il y a plusieurs enfants ? Ils devraient tous être codétenteurs de la police (et payer leur part de la prime) afin d’éviter les conflits.
- En cas de séparation chez les couples, il faut s’entendre à l’avance si les deux personnes séparées demeurent ou non codétenteurs.