L’Assurance vie universelle, est-ce vraiment pour vous?

ass-vie-universellePublié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 21 septembre 2016

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Méfiez-vous des projections des conseillers.

Ça fait deux fois en un an qu’on tente de me vendre de l’assurance vie universelle. Je laisse parler le conseiller, juste pour connaître ses arguments de vente. Et je finis toujours par avoir froid dans le dos.

La description que fait l’Autorité des marchés financiers de l’assurance vie universelle fait sourire: «Contrairement à son nom, cette assurance ne s’adresse pas à tout le monde». C’est exactement ça!

L’assurance vie universelle est un produit complexe offrant deux éléments distincts: une assurance vie et un compte d’investissement. La composante d’assurance se fonde sur l’âge et la santé pour verser un montant prédéterminé à votre bénéficiaire, au moment de votre décès. La partie épargne sert essentiellement de canal d’épargne à imposition différée.

Concrètement, vos primes sont plus importantes qu’une assurance vie permanente ou temporaire. Mais le surplus s’accumule dans un «fonds de capitalisation» à l’abri de l’impôt tant que vous n’effectuez pas de retrait. Vous avez le choix d’investir dans plusieurs types de placements, mais surtout dans des fonds distincts (l’équivalent des fonds communs, mais offerts par l’assureur). Les primes peuvent augmenter avec l’âge ou être fixes.

Les avantages

  • L’épargne peut servir à payer la prime d’assurance.
  • Les prestations de décès sont non imposables pour le bénéficiaire.
  • On peut parfois utiliser la valeur de rachat brute comme garantie d’un prêt offert par l’assureur, à un taux plus faible que celui des banques.
  • Il y a de la flexibilité pour provisionner la police.
  • Lorsque la police est détenue et la prime payée par une société, c’est fiscalement avantageux pour l’actionnaire.

Les inconvénients

Ils sont nombreux. Les conseillers vendent l’assurance vie universelle avec des projections de rendement annuel souvent irréalistes (plus de 5 %). Et ces rendements sont souvent grevés par des taxes et impôts cachés sur les frais de gestion et les revenus de placement.

De plus, si vous choisissez d’investir dans des fonds distincts, les frais de gestion de ces derniers sont généralement très élevés, voire abusifs. J’ai déjà vu une différence de 2 % à 3 % entre un frais de gestion d’un fonds distinct et celui d’un fonds commun. Pire: ça peut aller jusqu’à 4 % comparativement à un fonds négocié en Bourse (FNB). Si votre rendement moyen est de 5 % ou 6 %, l’assureur part avec le morceau. Et certains frais de sortie des fonds distincts sont excessifs.

Enfin, comme investisseur, vous n’êtes pas à l’abri des soubresauts des marchés financiers. Dans certains cas, l’assureur pourrait exiger une hausse de prime pour maintenir votre couverture!

Et le coût d’assurance peut devenir prohibitif lorsque le détenteur vieillit, au point, parfois, de gruger ou même d’épuiser les fonds accumulés dans la partie épargne. D’autant plus que, passé 55 ans, la plupart des gens ont des besoins d’assurance vie très limités.

L’assurance vie universelle est un produit très complexe, qui s’adresse généralement aux professionnels ou entrepreneurs, surtout pour des questions successorales. 

CONSEILS

  • Cotisez au maximum à votre REER et à votre CELI avant de penser à l’assurance vie universelle.
  • Consultez un fiscaliste ou planificateur financier (de préférence indépendant des institutions financières). Info: www.iqpf.org.
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