Comment survivre aux factures
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 21 janvier 2015
On peut lire l'article ici.
Pour plusieurs, janvier, c’est le mois de la dépression nerveuse. Car les factures s’empilent après les Fêtes. Comment passer au travers?
Avant tout, respirez. Puis, faites l’état du désastre. «Certaines personnes n’osent même pas ouvrir l’enveloppe de l’état de compte de leur carte de crédit. C’est la pire chose à faire. C’est certain que ça va faire mal. Mais si on remet ça à plus tard, ça va faire encore plus mal», explique Martine Marleau, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est.
Étape suivante: on limite les dégâts en classant les factures par priorité. On paie avant tout le loyer ou l’hypothèque, le service de garde, l’électricité, l’épicerie, les dettes de ceux qui ont le bras assez long pour saisir votre salaire ou votre compte de banque (gouvernement, contraventions, pensions alimentaires). Impossible de tout payer? On négocie une entente, dès que possible, pour étaler la dette.
Mais, soutient Mme Marleau, le pire scénario est de payer le minimum de sa carte de crédit. «Certes, si on se contente d’acquitter 90 $ sur un solde de 3000 $, on n’entache pas notre dossier de crédit. Mais bonjour les intérêts. Et on va payer longtemps!»
Agence de la consommation
Consultez le calculateur de l’Agence de la consommation en matière financière du Canada (http://bit.ly/ 1ABtR10): vous indiquez votre solde et le taux d’intérêt de la carte, le montant minimum requis et un montant mensuel additionnel de votre choix. Vous serez surpris de voir l’énorme différence que 30 ou 50 $ peuvent faire.
Autre stratégie: vous avez une marge de crédit personnelle ou hypothécaire. Transférez-y votre solde de carte de crédit au complet. Faites la même chose si on vous offre une carte de crédit à taux moindre ou à 0 % pour quelques mois. Mais soyez discipliné: n’utilisez pas votre carte désormais libérée tant que l’ancien solde n’est pas ramené à zéro! Et attention à la fin de la période d’intérêt à 0 %.
Il est aussi possible de demander à l’émetteur de baisser le taux d’intérêt le temps de tout rembourser. On peut aussi changer de carte avec un taux plus bas mais des frais annuels, si vos intérêts les dépassent.
Si votre dossier de crédit n’est pas affecté et que vous avez un revenu stable, votre banquier pourra peut-être accepter de consolider vos dettes. Vous pouvez aussi emprunter à vos proches, mais évitez les endossements de prêts ou de marges: c’est la meilleure façon de mettre la chicane dans la famille.
Réévaluer nos besoins
Un examen de vos besoins s’impose aussi. Le forfait de câble à 200 $ par mois ou le resto tous les midis sont-ils nécessaires? Vous pouvez aussi renégocier certains contrats, comme l’assurance automobile.
Si ça ne suffit pas, contactez l’ACEF (www.consommateur.qc.ca) près de chez vous. Leurs spécialistes, qui ont la tête froide, vous suggéreront des solutions souvent surprenantes. Surtout, ne faites pas affaire avec des agences ou des courtiers privés qui prêtent à taux d’intérêt élevé: le crime organisé prendrait ainsi le contrôle de vos finances.
- Vous venez de transférer le solde de votre carte de crédit dans votre marge? Mettez-la dans le coffre à outils au fond du garage pour deux ou trois mois!
- Obtenez une nouvelle carte avec une limite de 500 $, n’utilisez que cette carte pendant un an, refusez les offres d’augmentation de limite.
- Trop difficile de ne pas dépenser? Ne gardez que votre carte à 500 $ et coupez toutes les autres avec une paire de ciseaux en plein conseil de famille!