Laurence Hamelin, été comme hiver
Publié dans Vélo Urbain, avril 2013, page 10
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On l’a connue dans Virginie, Ramdam et Lance et compte. Présidente d'honneur d’une campagne de sensibilisation au vélo quatre-saison, elle en parle comme d’une passion.
Laurence Hamelin effectue 98 % de ses déplacements à vélo; été comme hiver. À la ville et en voyage. Elle en parle comme d’une passion: «Pour moi, le vélo, ce n’est pas seulement un mode de transport. Ça fait vibrer une corde sensible. J’ai commencé à faire du vélo quotidiennement en ville quand j’ai déménagé de Brossard à Rosemont, à 20 ans. J’ai vite réalisé que c’était plus efficace que l’auto et le transport en commun. Plus respectueux de l’environnement, et meilleur pour ma santé.»
Laurence Hamelin arrive systématiquement avant ses amis au resto, même quand ceux-ci habitent tout près. «Puis on prend l’air. Ça me réveille le matin; ça me rend tout simplement heureuse.»
Quatre années de vélo plus que merveilleuses, dit-elle. La comédienne, qu’on a vue dans Lance et compte, Virginie, Le Polock, Ramdam et La déchirure a enfourché son vélo dès son premier hiver montréalais sur les conseils de son copain. «On a fait ça ensemble, tout naturellement. Je n’ai pas trouvé ça dur. L’important, c’est de bien se préparer.»
La comédienne enfile environ 20 km par jour pour ses déplacements utilitaires. Son compteur annuel varie entre 4 000 km et 6 000 km, selon les voyages qu’elle fait avec son copain. À ses yeux, le vélo est un mode de transport optimal en milieu urbain.
«J’ai grandi en banlieue, j’ai des amis qui font le trajet ville-banlieue soir et matin. Pour moi, ce n’est pas un défi plus grand que de se taper le stress du trafic en voiture.» Elle se voit comme une adepte du cocktail de transport, un principe que devraient découvrir un plus grand nombre de gens, selon elle. «Il nous faut une véritable conversation sociale sur les modes de transport dans le futur. Les gens doivent les faire varier selon la distance, le climat, le besoin. Faut pas se leurrer: on ne peut pas passer toute sa vie sur un vélo. Mais pas dans sa voiture non plus.»
À vélo, même l’hiver
«N’importe qui peut faire du vélo l’hiver», dit-elle. Il faut seulement ouvrir son esprit. Et se documenter pour bien se préparer. «Quand on est motivé, ce n’est absolument pas difficile. Il faut être à l’écoute de soi, chaque matin.»
Le plus ardu fut de trouver son rythme. Il faut apprendre à bien se connaître comme cycliste d’hiver, dit-elle. «Il y a deux ans, j’ai eu comme une sorte de déclic. Je me demandais si je devais le faire tous les jours. Il y a des matins où ça ne me tentait pas. Pas question de me sentir coupable. Je prends donc le transport en commun. La clé, c’est d’alterner les modes de transport et de prendre celui qui correspond le mieux à nos besoins du jour.»
Laurence Hamelin affirme qu’il fait moins froid à vélo que debout à attendre l’autobus. Elle a appris à s’habiller convenablement en fonction de la température, selon des principes qui se rapprochent du ski de randonnée. «C’est certain que, quand tu sors de la maison, t’as un petit frisson. Mais dès que tu pédales, au bout d’une minute, t’as chaud.»
«Le premier hiver est le plus important. On apprend à choisir les bons vêtements en fonction de nos besoins.» Elle pratique la méthode des pelures d’oignon. Elle multiplie les couches et en ajoute ou en enlève au besoin. Polar, coupe-vent imperméable contre le froid, mitaines, cache-cou, tuque, casque, bottes, etc.
Elle suggère de consulter le site web 2roues4saisons.com, de l’organisme qu’elle parraine, Environnement Jeunesse. Il regorge d’information sur le vélo d’hiver, un wiki permet d’assembler son attirail de façon interactive, selon ses besoins.
«Le secret du vélo d’hiver, c’est de ne pas être pressé. De pédaler lentement et d’évaluer le terrain. D’autant plus que ce n’est vraiment pas dangereux. Les rues sont dégagées et plusieurs pistes cyclables sont déneigées. Et j’ai remarqué que les automobilistes sont respectueux. C’est peut-être parce qu’on détonne dans le paysage. Ils apprécient peut-être notre motivation, parce que c’est moins commun que le cyclisme estival.»
Encore du chemin à faire
Elle considère que le Québec prend enfin le vélo au sérieux, de sorte qu’on a maintenant de belles infrastructures. «Mais nous avons encore du chemin à faire collectivement. Il manque des pistes. Et il faut aussi éduquer piétons, cyclistes et automobilistes afin de les amener à partager davantage le bitume. La communication laisse à désirer entre les différents acteurs de la route.»
Elle déplore le fait de ne pas pouvoir accrocher son vélo à un autobus, notamment pour aller à l’aéroport, comme dans plusieurs villes d’Europe ou d’Amérique du Nord. Mais, selon elle, on y viendra; c’est inévitable. «Parce que le vélo, c’est évident, c’est le moyen de transport le plus avantageux sur la route.»
Fiche
Nom : Laurence Hamelin
Profession : Comédienne
Âge : 23 ans
Diplômes : Baccalauréat en linguistique de l’Université de Montréal (2011), mineure en communication.
Faits d’armes :
• À quatre ans, elle participe au gala La griffe d’or.
• Elle obtient son premier rôle dans la série Le Polock, à huit ans.
• À 15 ans, elle joue Amélie Neveu, dans Virginie.
Rôles principaux :
• Anaïs, dans Ramdam.
• Julie Boivin (fille de Lulu), dans Lance et compte (de 2003 à 2011).
Longs métrages :
• The Moth Diaries (2011) de Mary Harron (Sofia).
• Le dernier souffle (1999) de Richard Ciupka (jeune fille).
• Le radeau de la La Méduse (1998) de Iradj Azimi (cuisinière).
Loisirs :
Vélo, boxe, photographie, yoga, piano et batterie, gymnastique, équitation.
Le vélo dans le sang :
Elle est présidente d’honneur de «Avant que ça déraille!», action citoyenne à vélo portée par ENJEU (Environnement Jeunesse) pour sensibiliser les Québécois à la pratique du vélo quatre saisons et à l’adoption de saines habitudes de transport.