Le futur franchisé doit faire ses devoirs: voici les questions à se poser avant de se lancer en affaires

Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 3 juillet 2023On peut lire l'article ici.

Ce n’est pas une mince affaire de devenir propriétaire, il faut donc poser des questions et faire des visites

Se lancer en affaires en ouvrant ou en achetant une franchise n’est pas donné à tous. Il faut s’y préparer.• À lire aussi: Franchise: les clés d’une union qui fonctionne• À lire aussi: Modèle d’affaires: le paradis des franchises• À lire aussi: Laiterie Chagnon et Top Glaciers vont affronter les multinationales de la crème glacéeUn futur franchisé doit visiter des franchises de la bannière de son choix, poser des questions, se faire une tête sur ce qui lui convient réellement : la formule, les horaires, le style et la qualité de vie... Les valeurs de la marque collent-elles aux siennes ?« Un futur franchisé doit interroger le franchiseur, conseille Xavier Chambon, PDG du Conseil québécois de la franchise. Depuis combien de temps êtes-vous en affaires ? Quel support apportez-vous ? Quelles sont les modalités d’achat ? Quelle formation offrez-vous ? La convention de franchises est-elle négociable ? À quelle condition pourrais-je revendre la franchise ? Quel genre de publicité faites-vous pour soutenir la bannière ? »Un futur franchisé peut aussi demander si le franchiseur tient des réunions régulières avec ses franchisés. S’il y a un système en place qui permet de se comparer aux autres pour s’améliorer.Selon M. Chambon, les bons franchiseurs produisent des rapports sur une base régulière et des manuels d’exploitation clairs, organisent des visites, des audits, stimulent les comparaisons. « Ça aide les franchisés à s’améliorer et ça harmonise le réseau », dit-il.Les bons franchiseurs sont à l’écoute de leurs franchisés et intègrent leurs suggestions. Par exemple, les McNuggets, c’est l’idée d’un franchisé. Car une franchise n’est pas un lien hiérarchique, mais contractuel.Les étapes à franchirAvant d’accepter votre candidature, un franchiseur va qualifier son futur franchisé. Il devra préciser son profil financier et personnel à partir d’un questionnaire, d’une entrevue, d’un certain nombre de tests. Certains vont faire passer un après-midi ou une journée d’essai au sein d’une franchise.

Ensuite, le futur franchisé devra verser un dépôt, parfois sur la base des frais de franchise, question de réserver un territoire, par exemple, et d’effectuer les vérifications diligentes.Ce dépôt est remboursable ou pas, selon la bannière. Il varie de 25 000 $ à 1,5 million $ et plus, selon le secteur économique. À cela s’ajoutent des frais de construction.Le franchiseur peut ensuite attendre de 24 heures à plusieurs mois, toujours selon le type d’activité, avant de lancer les opérations. Pour une franchise de services ménagers à domicile, le nouveau franchisé peut être opérationnel du jour au lendemain. Pour un nouveau restaurant, il faut parfois le construire à partir de zéro et négocier un bail. Il faut souvent prévoir de la formation, qui demande de quelques jours à plusieurs semaines.Ensuite, le franchisé aura à verser des frais de service annuels, qui varient souvent de 5000 $ à 30 000 $, selon la bannière.Pour la mise de fonds, ça varie entre 20 % et 50 %, selon le secteur. Certains franchiseurs accompagnent le futur franchisé dans l’obtention de son financement. Ça fait une différence dans certains domaines, comme la restauration ou le commerce de détail, où les banques sont frileuses. La réputation du franchiseur fait souvent la différence.Plusieurs obtiennent de l’aide du Programme fédéral de financement aux petites entreprises (le fameux PPE). Dans tous les cas, il faut puiser dans ses économies.Il faut être présentLes franchiseurs cherchent surtout des franchisés qui passeront beaucoup de temps au sein de leur franchise. Car un tel commerce ne roule pas tout seul.

« Les franchiseurs sont des entrepreneurs et doivent être de bons opérateurs », signale Pierre Morin, dirigeant du groupe Top Glaciers, qui est derrière sept franchises du glacier Bilboquet, dans la région de Montréal.Ce dernier a vécu une mauvaise expérience avec un comptoir qui n’existe plus sur la Rive-Sud. « Quand ça marche, c’est que le franchisé a faim, il a de l’ambition, il est présent, reprend-il. On ne refusera pas un projet venant d’une personne sérieuse. Mais la localisation fait foi de tout. Et si le loyer est trop cher ou s’il n’y a pas de terrasse, on hésite. »M. Morin estime que le franchisage est avantageux pour le franchiseur, qui peut se développer rapidement, parce que le franchisé finance les améliorations locatives. Le franchisé, lui, bénéficie de la réputation de la bannière pour connaître du succès.« Mais quand les temps sont difficiles, les franchisés ont souvent la critique facile et ce n’est pas nécessairement la faute du franchiseur. La franchise, ça demeure un partage du risque et il faut que ce soit bien compris par le franchiseur et le franchisé. »

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