Est-ce que, sans le savoir, vous dépensez trop pour vous loger?
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 22 décembre 2022On peut lire l'article ici.Qu’on soit propriétaire ou locataire, c’est de plus en plus difficile de consacrer le tiers de ses revenus à se loger. Mais on parle de quoi au juste?• À lire aussi: L’importance de l’assurance titres pour l’achat d’un condo neuf• À lire aussi: REEE: faites de l’argent avec vos enfants d’ici le 31 décembreEn principe, on ne doit pas dépenser plus de 30 % de ses revenus pour se loger, selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). «Pensez-vous que c’est réaliste? Avec le prix des logements, des condos et des maisons en forte hausse, l’inflation qui touche le transport et l’alimentation, et les salaires qui ne suivent pas, 30 %, c’est de moins en moins vrai», commente une conseillère budgétaire d’une ACEF de la région de Québec.Qu’est-ce que ce 30 % doit englober? Pour un locataire, c’est le loyer, l’électricité, l’assurance habitation, le chauffage s’il est exclu du bail, internet, le câble. Pour un propriétaire de maison unifamiliale, on remplace le loyer par l’hypothèque. Et on ajoute les taxes municipale et scolaire, le déneigement, l’entretien paysager, les rénovations... Pour un propriétaire de condo, les frais de condo remplacent déneigement et paysagement.Bref, on tient compte de TOUTES les dépenses pour se loger, y compris électros, meubles, déco, service de ménage et système d’alarme.Pour Julie Brissette, conseillère budgétaire à l’ACEF de l’Est de Montréal, la notion de 30 % ne s’applique plus. Par exemple, une personne seule consacrera davantage à se loger qu’un couple avec deux revenus.Aussi, un couple propriétaire d’une seule voiture au lieu de deux, consacrera plus d’argent au logement. S’il est propriétaire, ce couple s’enrichira plus rapidement s’il rembourse son hypothèque (en épargnant sur l’intérêt).Plus cher qu’avantEn 2022, la part du revenu nécessaire pour couvrir les coûts liés au logement est de 43,2 % à Montréal, comparé à 54 % à Toronto et 82 % à Vancouver, selon la RBC.À Montréal, 36 % des locataires consacrent plus de 30 % de leurs revenus à se loger, et pour 18 % des locataires montréalais, le loyer accapare 50 % des revenus! Au Québec, 195 000 ménages sont dans cette situation. Plus de 157 000 Québécois consacrent plus de 30 % de leurs revenus à se loger, indique le FRAPRU.Propriétaires et locataires font clairement les frais de la flambée des valeurs foncières. Le taux de propriété est passé de 69 % en 2011 à 66,5 % en 2021 au pays, selon Statistique Canada. Ainsi, le nombre de ménages locataires augmente deux fois plus rapidement que celui des ménages propriétaires.C’est spécialement vrai à Québec, où 61 % des nouveaux logements construits entre 2016 et 2021 étaient loués (55 % à Montréal). Et Statistique Canada indique que, pour la même période, les frais de logement augmentent plus vite pour les locataires que pour les propriétaires.Par contre, en juin, l’Agence QMI rapportait que 30 % des propriétaires n’avaient plus les moyens de payer leur hypothèque, selon un sondage de la Financière Manuvie.
CONSEILS :
- Télétravaillez ou habitez le plus près possible de votre travail pour voyager à pied ou en transport en commun.
- Consultez une ACEF pour refaire votre budget (ou savoir si vous avez les moyens d’être propriétaire).
- Attendez quelques années de plus avant d’acheter votre première propriété, pour amasser une mise de fonds plus importante.