Sylvie L. Simoneau n’a jamais modéré ses transports

Publié sur le blogue du Réseau Mentorat, 13 novembre 2022On peut lire l'article ici.

« J’ai fait une carrière dans le transport de marchandises. J’ai eu de l’inspiration : mon père était dans le transport. Tout comme mon grand-père », dit celle pour qui le mentorat est une source d’inspiration et d’amélioration de soi.

Le père de Sylvie Simoneau a fondé Ganeca Transport, une entreprise de courtage, d’entreposage et de transport par camion. Le nom est inspiré du dieu indien Ganesh, qui est censé apporter force, puissance et fidélité. « Ça fittait parfaitement avec le transport », ajoute-t-elle en souriant.Dès la fin de ses études, elle s’implique dans l’entreprise familiale en préparant les déclarations de taxes et en acquittant les frais de douane. Mais le style de gestion du paternel n’incite pas ses quatre enfants à s’impliquer à fond à ses côtés. À son décès, en 1990, personne ne veut prendre la relève.Sylvie Simoneau se retrouve ainsi à la tête de l’entreprise, entourée par la garde rapprochée du fondateur, des gens très efficaces, constate-t-elle. « Au début, on ne se sentait pas capable de faire rouler cette entreprise-là, dit-elle. Je l’ai quand même dirigée pendant 14 ans. »Quand elle fait la tournée de ses clients aux États-Unis, plusieurs se surprennent qu’une jeune femme possède sa propre compagnie de transport. « Ils me disaient : ‘‘Tu fais ça toute seule?’’ Mon Vice-président marketing en était fier. Il me disait qu’on se démarquait des autres. »Lors de ses tournées américaines, elle se fait souvent demander si elle avait un mentor. « Là-bas, le mentorat pour entrepreneurs est implanté depuis très longtemps, dit-elle. Ça fait partie de la culture du monde des affaires. »Au décès du fondateur, l’entreprise avait une flotte de 25 camions. Quand elle a revendu l’entreprise à Transforce, en 2004, la flotte avait doublé. « Nous étions très rentables, malgré que, dans notre industrie, les marges bénéficiaires sont souvent minces. »

Dans l’action

Elle poursuit sa carrière pendant trois ans chez Transforce et prend sa retraite au même moment que son mari. « Je me suis dit que c’était bien beau la retraite, mais j’étais habituée à être dans l’action », relate-t-elle.À l’époque, elle siégeait sur le conseil d’administration de la Corporation de développement économique de Saint-Hyacinthe. Elle savait que le CLD local offrait un programme de mentorat. « Je les ai contactés, j’ai suivi la formation pour être mentor; j’ai été emballée », dit-elle.Elle clique notamment avec le mentorat pour une raison toute personnelle : « Même si j’avais mes frères et sœurs comme actionnaires, je me sentais isolée à la tête de l’entreprise, dit-elle. Les entrepreneurs se retrouvent souvent fins seuls avec leur misère. Quand tu traverses des phases de découragement, tu ne peux pas les partager, car c’est toi le leader! Quand j’étais en affaires, on était encore pris avec cette image du patron fort, qui sait tout. Le mentorat contribue à briser ce genre de perception. »Sylvie Simoneau est convaincue qu’un entrepreneur qui bénéficie du mentorat a de bien meilleures chances de succès et que sa progression personnelle, ou celle de son entreprise seront meilleures.« Un mentoré partage aussi ses succès et ses projets avec son mentor, dit-elle. Il n’échange pas seulement quand ça va mal! C’est ce qui m’a attiré du mentorat : on sort les entrepreneurs de leur solitude. »

S’améliorer

Sylvie Simoneau ne s’en cache pas, son expérience de mentore lui a permis de s’améliorer sur le plan personnel. « C’est certain que le Réseau Mentorat m’a offert toute une série de formations, dit-elle. Mais, comme mentore, j’ai beaucoup développé mes capacités d’écoute. Ça a eu un effet sur tous les autres aspects de ma vie. »Elle insiste sur le genre d’écoute active propre au mentorat. « Le mentoré doit découvrir les solutions par lui-même. Quand les miens me confient leurs affaires, je leur réponds par une question! Ils finissent toujours par trouver les solutions par eux-mêmes.  La plupart du temps, ils savent dans quelle direction ils doivent s’engager. Ils veulent juste en discuter pour confirmer leur instinct. »Sylvie Simoneau s’est beaucoup impliquée dans le réseau. « Plus tu fais du mentorat, de la formation, plus tu rencontres d’autres mentors, dit-elle. C’est très enrichissant. Dans notre comité régional, plusieurs sont partis et certains sont même décédés. C’est ainsi qu’on a perdu notre président. J’avais du temps et j’ai accepté le poste quand on me l’a proposé. Nous avions changé de coordonnateur trois fois dans une courte période de temps. J’ai accepté de prendre plus de responsabilités dans un moment difficile. Je me disais que je conduisais un autobus et que j’étais chanceuse de ne pas pogner de courbe et de ne pas déraper! »Elle a donc été présidente régionale pendant plusieurs années et chef mentore pendant huit ans. « On a aussi travaillé très fort pendant la pandémie », ajoute-t-elle.Elle insiste sur les bienfaits d’être mentor. « Les mentors font preuve d’altruisme à l’état pur : personne ne fait de power trip dans le réseau. Grâce au mentorat, j’ai amélioré mes habiletés personnelles. Mais aussi : je sentais que j’étais encore dans la game. Aujourd’hui, j’ai encore une mentorée. J’y crois, au mentorat. C’est une expérience tout simplement formidable. »NDLR : Sylvie L. Simoneau fait partie des nominés pour le Prix Aline et Marcel Lafrance 2022 du Réseau Mentorat.Propos recueillis par Stéphane Desjardins. 

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