L’épineuse question des dons aux enfants
Publié dans le magazine Virage, 24 août 2022On peut lire l'article ici.
- de combien vous devez disposer, chaque mois, pour bien vivre à la retraite (y compris les projets spéciaux, comme les voyages), en prévoyant que vous allez vivre jusqu’à 90 ans;
- combien vous devez épargner jusqu’à la retraite pour assurer vos arrières;
- quel est l’écart entre l’épargne accumulée et celle qui vous permettra de payer vos factures de retraité (que l’épargne soit projetée ou réelle).
C’est cet écart qui indiquera votre capacité financière annuelle à aider vos rejetons (avant ou après votre retraite). L’exercice risque de vous surprendre. Par exemple, vous pensiez pouvoir donner 10 000 $ chaque année, mais votre marge réelle est de 3 500 $.Par contre, vous aurez désormais un argument béton pour vous protéger : « Désolé, je ne puis donner davantage ». Ainsi, vous couperez court aux éventuelles pressions des enfants.D’autres façons d’aiderSi vous tenez à aider vos enfants à accéder à la propriété, un conseiller financier proposera peut-être différents scénarios moins onéreux qu’un don : prêt avec intérêt, être copropriétaire avec eux, assumer l’assurance de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) pour éviter une mise de fonds trop onéreuse, etc.Par ailleurs, si vous aidez votre progéniture, inscrivez vos dons ou vos prêts à votre testament. Cette aide sera-t-elle déduite de l’héritage ? Ne pas le préciser entraînera des complications fiscales et… des chicanes familiales souvent irréversibles. Un bon moyen de les éviter est de tenir, en présence de votre conseiller financier, un conseil de famille, afin de détailler clairement vos intentions… qui deviendront irrévocables.***Des exemples à ne pas suivreÀ force d’échanger avec des conseillers financiers, on en apprend beaucoup sur la nature humaine. Car certains de leurs clients subissent de lourdes pressions de leurs héritiers. Des exemples ? Ce couple qui donnait 5 000 $ annuellement à ses enfants pour leur permettre de boucler leur budget de jeunes parents. Ces derniers utilisaient l’argent pour aller à Cancún…Ou cette jeune mère monoparentale qui a demandé à ses parents de financer les études de sa fille au collège privé. Puis, ce fut le cégep privé, suivi d’études universitaires… Une facture totale de 90 000 $. L’étudiante n’a jamais demandé de prêts et bourses, auxquels elle avait pourtant droit. À 75 ans, les grands-parents ont dû réhypothéquer leur maison.Autre exemple : celui d’un couple dont le fils a lancé une boucherie, financée par une somme de 30 000 $ retirée du REER de ses parents. Au bout de six mois, les parents ont dû casquer de nouveau. Après 100 000 $ d’aide parentale, la boucherie a fermé. Les parents ont dû prendre leur retraite à 70 ans au lieu de 62.Des pensez-y-bien…