Utiliser son CELI comme fonds d’urgence

Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Argent, 23 janvier 2021On peut lire l'article ici.Un compte CELI peut représenter un trésor de guerre en cas d’urgence majeure, comme une perte d’emploi ou une invalidité prolongée.• À lire aussi: Vos droits de cotisation s’accumulent, il faut en profiter• À lire aussi: Moment propice pour investir dans ses projetsSi vous n’avez pas de fonds d’urgence, vous vivez dangereusement. Et une marge de crédit n’est pas une solution.On constitue un fonds d’urgence en mettant son argent là où c’est plus difficile de le retirer. Oubliez les comptes chèques ou d’épargne, dont les taux d’intérêt sont généralement moins élevés que l’inflation (vous y perdez donc de l’argent).Vous pouvez choisir un compte d’épargne à intérêt élevé. Je préfère personnellement ceux des banques virtuelles (Achieva, Alterna, Hubert, La Capitale, Manuvie), qui sont plus généreux.Mais le rendement dans ces comptes s’ajoute à votre revenu imposable. Par contre, s’il est modeste, cette solution s’impose si vous réservez votre CELI pour des dossiers importants, comme les études postsecondaires de vos enfants, des rénovations ou simplement vos projets de retraite.Par exemple, un rendement de 3 % sur une somme de 8000 $ représente 240 $. Du point de vue fiscal, il n’y a pas de quoi écrire à sa mère si cette somme est dans un compte à intérêt élevé.Le CELI est malléableLe CELI a par contre certains avantages. Le plus important : les rendements sont à l’abri de l’impôt. Et si vous effectuez un retrait, vous ne perdez pas votre droit de cotisation, contrairement au REER. Vous pouvez donc cotiser à nouveau quand votre situation sera stabilisée.Comme vous investissez pour un fonds d’urgence, choisissez des actifs à faible risque, comme des titres à revenus fixes (fonds communs ou FNB d’obligations). Cette approche a un défaut : des placements trop conservateurs, ce n’est pas idéal pour votre retraite. Pour faire les bons choix, consultez un conseiller financier.Un bon fonds d’urgenceQuel est le fonds d’urgence acceptable ? Il devrait couvrir vos obligations financières (factures, paiements, logement, nourriture, épargne pour la retraite, etc.) pour trois à six mois.Comment le constituer ? Par des virements automatiques de petits montants à chaque paie. Mettons qu’il vous faut 7500 $ pour survivre un trimestre : si vous virez 73 $ à chaque paie, il vous faudra deux ans pour le constituer.

RAPPELS

  • En attendant de constituer votre fonds d’urgence, une marge de crédit hypothécaire (taux moyen de 3 %) est préférable à une marge personnelle (taux moyen de 9 %) ou à vos cartes de crédit (19 %). Mais ça exige de la discipline pour ne pas en abuser.
  • Vérifiez vos couvertures invalidité : celle de votre employeur ou de votre institution financière (assurance hypothécaire) est-elle suffisante pour couvrir vos besoins ? Est-elle trop chère ? Devriez-vous avoir une assurance complémentaire ? Consultez un conseiller en assurance.
  • Ne vous servez jamais de votre REER comme fonds d’urgence, car les retraits sont imposables immédiatement et à un taux élevé (au moins 10 % si c’est plus de 5000 $).
  • Vous pouvez déposer jusqu’à 6000 $ en 2020 dans un compte CELI. Et vous pouvez cotiser davantage grâce aux droits inutilisés des années précédentes. Si vous n’avez jamais détenu de CELI depuis 2009, vous pourriez cotiser d’un coup la somme de 69 500 $.
Précédent
Précédent

Pas gratuite, l’ambulance

Suivant
Suivant

L’enfer des retards de livraison des biens achetés en ligne