Le piège des abonnements avec période gratuite d’essai

Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 25 décembre 2019On peut lire l'article ici.On vous offre une période gratuite pour tester le service de musique en ligne. Méfiez-vous.Une nouvelle forme de promotion insidieuse s’est installée dans les mœurs : les périodes gratuites d’essai pendant plusieurs semaines ou plusieurs mois. Apple, Fab BitFun, Goodfood, Google, Match, Netflix, Sirius, Spotify pour ne nommer que ceux-là, utilisent cette approche dite « inertielle », ou « d’op-out » : on vous abonne et ça ne coûte rien pendant un certain temps, mais vous devez avertir le fournisseur que vous voulez résilier l’abonnement à la fin de la période de gratuité.Beaucoup d’oublisLe problème, c’est qu’une grande part des consommateurs oublient cette date. Et ils se retrouvent avec une facture à payer. D’autant plus qu’au moment où ils s’inscrivent, le fournisseur enregistre leur numéro de carte de crédit.« Ce n’est pas logique : pourquoi exiger un numéro de carte de crédit pour un service gratuit ? demande Josiane Fréchette, auteur d’un rapport sur le sujet pour Option Consommateurs. Pourquoi ne pas le demander à la fin de la période de gratuité ? »La réponse à cette question est toute simple : parce qu’on ne veut absolument pas vous donner l’occasion de refuser l’abonnement quand il devient payant.Même si la personne sait qu’elle bénéficie d’une période de gratuité, on joue sur le fait qu’en cette ère où les consommateurs sont enterrés dans les obligations de toutes sortes, ils oublient carrément qu’ils devront payer un jour.Pire : Option Consommateurs a réalisé que les consommateurs ne lisent pas les contrats d’abonnement, les jugeant trop longs.Votre responsabilitéLa période de gratuité crée une habitude : on apprécie le service gratuit et on se dit que, finalement, c’est une bonne affaire, car on ne paiera qu’un petit montant chaque mois. Or, si cette mensualité semble abordable, on oublie souvent que ces services représentent une grosse facture annuelle. Par exemple, si vous avez Apple Music et Netflix, ça vous coûte annuellement 330,85 $ avec taxes.Un jugement de 2018 entourant une requête en recours collectif (Benabu) a confirmé que la responsabilité de mettre fin à un abonnement à la fin de la période gratuite revenait au consommateur.Or, nous sommes clairement engagés dans une ère où ces services se multiplient, notamment avec l’arrivée d’Apple, Disney, Amazon, HBO et autres concurrents à Netflix. Des dizaines de services s’ajoutent à ce portrait, liés au style de vie ou en infonuagique. C’est de plus en plus compliqué de gérer tous ces paiements mensuels.Et aucune réglementation n’encadre spécifiquement cette pratique.

CONSEILS

  • Avant de vous abonner à un service en ligne qui offre une période de gratuité, scrutez attentivement l’offre sur le site web : en aurez-vous réellement pour votre argent ? En avez-vous réellement besoin ?
  • Surveillez attentivement chaque mois vos états de compte de carte de crédit et votre compte PayPal.
  • Au moment de vous inscrire à un tel service, indiquez une alerte à votre calendrier de téléphone, rappelant la fin de la période gratuite.
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