Uber, AirBnB et vos impôts, attention au fisc

Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 26 avril 2019On peut lire l'article ici.

Vous arrondissez vos fins de mois en louant une chambre sur AirBnB ou en faisant quelques virées avec Uber ?
Ne pas inscrire ces revenus dans votre déclaration de revenus est une grave erreur, car le fisc est particulièrement suspicieux et alerte. Les revenus gagnés avec Uber et AirBnB s’ajoutent à vos revenus totaux.
Avec Uber, on parle de revenus d’entreprise : vous devez cotiser à différents régimes (Régime des rentes du Québec, Régime d’assurance parentale, Fonds des services de santé du Québec), notamment pour la part de l’employeur.
Combinée à celle de l’employé, on parle facilement de plus de 12 % du revenu lié à Uber, après les dépenses...
Si vous gagnez plus de 30 000 $ annuellement, vous devez aussi récolter et payer des taxes de vente (TPS/TVQ).
Uber et AirBnB transmettent des renseignements fiscaux sur une base régulière à Revenu Canada et Revenu Québec, ce qui permet au fisc d’extrapoler vos revenus.
« La responsabilité ultime revient au contribuable, explique Lucie Gervais, de chez IG Gestion du patrimoine. S’il omet de transmettre ses revenus au fisc, il sera vérifié, c’est inévitable. Mais l’avis de cotisation sera basé sur un chiffre d’affaires présumé, sans tenir compte des dépenses. »
De plus, vous vous exposez à des pénalités (souvent 50 % du solde de l’impôt à payer lié au revenu non déclaré), plus intérêts applicables sur le solde et la pénalité, d’environ 5 % au fédéral et 6 % au provincial, à la date où l’impôt aurait dû être payé. Ça monte vite... Une divulgation volontaire vous évitera les pénalités, mais pas l’intérêt.
Déduire des dépenses
Dans les faits, le fisc impose vos profits (soit vos revenus, moins les dépenses admissibles).
Dans le cas d’Uber, ces dépenses sont : essence, permis, assurances, immatriculation, entretien (pneus, changements d’huile...), publicité, et même l’amortissement. Ce dernier est habituellement de 30 % par année, mais varie selon la valeur du véhicule.
Pour les hôtes AirBnB, du point de vue du fisc, on parle de revenus de location et non d’entreprise. Vous avez droit à certaines dépenses calculées selon la proportion de la surface louée par rapport à la surface totale de la propriété : ménage, électricité, taxes municipales et scolaires, assurance, publicité, câble, internet, nourriture (pour les déjeuners servis au client), intérêts hypothécaires, réparations, amortissement sur le capital, etc. Elles varient si vous louez la propriété au complet ou seulement une ou deux chambres, et selon le nombre de nuitées dans l’année.

CONSEILS

  • Tenez un registre précis de toutes vos courses Uber ou vos locations AirBnB (dates, montants, commissions, etc.) et de vos dépenses ; conservez toutes vos factures.
  • Les revenus liés à Uber influencent vos droits REER.
  • Avisez votre assureur : vous aurez peut-être à payer une surprime. Négliger de le faire vous expose à un refus de réclamation en cas de sinistre.
  • Vous vendez régulièrement sur eBay, Etsy, kijiji, ou vous avez un gros solde sur PayPal ? Le fisc surveille activement ces plateformes.
  • Faites appel à un comptable afin d’éviter d’oublier des dépenses déductibles ou de mauvaises surprises.
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