Des prêts sur salaire plus abordables mais toujours extrêmement risqués

Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 19 décembre 2018On peut lire l'article ici.

Vous avez besoin d’argent sur-le-champ ? Impossible d’emprunter à la banque, auprès d’un ami ? Le prêt sur salaire est votre seule option ? Depuis l’été dernier, il devrait être plus abordable.
Québec a modifié la Loi sur la protection des consommateurs (LPC) et plusieurs nouvelles dispositions encadrent ces prêteurs.
Concrètement, la plupart offrent leurs services sur le web : vous complétez un questionnaire, fournissez vos informations bancaires, une preuve de salaire, et en quelques heures, l’argent est déposé à votre compte de banque.
Habituellement, le contrat prévoit que le prêteur, comme prêtsurdemande.ca, pretexpress911 (on en compte des dizaines, car plusieurs disparaissent au bout de quelques mois ou années et de nouveaux apparaissent régulièrement), prélève un versement le jour de votre paie.
Un exemple de prêt
Un prêt de 300 $ obtenu auprès de mynetxpay.ca sera remboursé en six versements des 90,21 $. Votre déboursé total est de 541,23 $, pour des frais de 241,23 $ et un taux d’intérêt annuel de 32 %. Vous l’aurez compris : c’est très, très cher.
Chez Option Consommateurs, Josiane Fréchette rapporte de nombreux témoignages de gens qui sont pris dans un effet domino : après le prélèvement du prêteur sur salaire, il ne reste pas assez de fric pour les autres paiements. Le consommateur doit alors assumer frais, pénalités et intérêts supplémentaires. Parfois de plusieurs dizaines de dollars...
Une chance qu’au Québec, la jurisprudence fait en sorte que l’intérêt annuel des prêts sur salaire ne peut dépasser 35 %, précise-t-elle (dans certaines provinces, ça excède 60 % !). Mais c’est déjà plus élevé que celui des cartes de crédit des magasins, qui varient entre 25 % et 29 %.
Des changements
Depuis août dernier, les prêteurs ne peuvent plus facturer des frais de courtage à leurs clients. Certains se retrouvaient avec plusieurs dizaines, voire des centaines de dollars de frais pour un prêt de 1000 $ (la moyenne des prêts sur salaire jouerait dans les 750 $).
De plus, si taux d’intérêt excède de 22 points de pourcentage le taux officiel d’escompte de la Banque du Canada (actuellement à 1,75 %), soit 23,75 %, la LPC prévoit un encadrement plus sévère pour les prêteurs.
Ils doivent par exemple remettre à l’emprunteur un calcul écrit de son ratio d’endettement pour que ce dernier puisse faire son budget. Et si ce ratio dépasse 45 %, le contrat est jugé excessif. Le consommateur peut alors faire diminuer les frais ou simplement demander l’annulation du contrat dans les 10 jours.
L’Office de protection du consommateur reçoit entre 150 et 200 plaintes par année, tous types de prêteurs à coût élevé confondus. Il n’y a pas eu de hausse depuis les changements à la loi. Un Canadien sur trois vit d’un chèque de paie à l’autre, selon l’Association canadienne de la paie.

CONSEILS

? Demandez l’aide de l’ACEF de votre région au www.consommateur.qc.ca ou au 1 888 412-1313
? Plusieurs ACEF offrent des prêts de solidarité ou de microcrédit, habituellement à 0 % d’intérêt, de 1000 $ ou moins, pour couvrir les urgences. Mais des conditions s’appliquent, comme de suivre une formation sur les finances personnelles.
? Budget en ligne ou application gratuite au toutbiencalcule.ca
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