Paris: le monopole vient d’éclater
S’il ne se réjouit pas de la déconfiture d’un compétiteur, une situation tout de même dramatique car des emplois sont en jeu, la fin d’Autolib’, annoncée le 21 juin, offre toutefois une belle opportunité de croissance pour Communauto, qui y opère, depuis 2012, une flotte de 150 véhicules: des Toyota, des Citroën C4 et quelques Mercedes en voie de liquidation.Communauto est le leader de son marché dans la Ville Lumière, devant de plus petits opérateurs (Zipcar et Ubeeqo). «C’est évident qu’avec 150 unités, c’est peu pour Paris, confirme M. Viviani. Mais notre développement était bloqué, car Autolib’ disposait d’un monopole, et ce monopole vient d’éclater.»La filiale parisienne compte tout de même une associée prestigieuse, la Régie autonome des transports parisiens (RATP), qui gère les transports en commun dans la capitale. Le Groupe PSA est également actionnaire de la maison-mère de Communauto depuis septembre 2016, dans une proportion qui n’a pas été divulguée. Groupe PSA chapeaute Peugeot, Citröen et DS.Autofocus.ca a appris que les gens de Communauto ont rencontré les adjoints en transport et urbanisme de la mairesse de Paris, Anne Hidalgo, il y a environ deux semaines, pour discuter d’avenir. L’administration Hidalgo n’envisagerait plus d’instaurer un appel d’offres qui mènerait à un service en monopole, afin de privilégier un marché ouvert à la concurrence.Mais la réglementation reste à instaurer. Et le modèle de Communauto est tributaire des 2000 places de stationnement accordées à Bolloré, la firme qui opérait Autolib’. C’est une condition essentielle de succès, car le stationnement sur rue est extrêmement compliqué à Paris, surtout intra-muros (dans les arrondissements situés à l’intérieur du boulevard périphérique).Pour M. Viviani, il est difficilement envisageable de remplacer les 4000 Autolib’ actuelles, un nombre qu’il juge exagéré vis-à-vis de la demande. «En implanter environ 2000, en quelques années, serait plus réaliste», dit-il.Le service permettrait donc de réserver une voiture stationnée à une place désignée, desservie par une borne de recharge, grâce à l’application de son téléphone, et de filer vers une autre place, située tout près de sa destination finale, qu’on rejoint à pied ou par le transport en commun.Fondée en 1994, Communauto dispose actuellement d’une flotte de plus de 2000 véhicules et offre le service à Montréal, Laval, Longueuil, Québec, Ottawa, Gatineau, Sherbrooke, Halifax, Kinston et Paris.