La consommation du pot va compliquer la vie des assurés

pot ass viePublié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 25 avril 2018

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La plupart des assureurs de personnes tolèrent déjà que leurs clients consomment de la marijuana, même si c’est illégal pour la marijuana récréative. En fait, la plupart des experts suggèrent aux fumeurs de pot (médical ou récréatif) de le signaler à l’assureur !

Les assurés fumeurs de pot paient déjà une surprime de quelques dollars : ils sont considérés comme des fumeurs de cigarettes. Avec la légalisation, beaucoup de citoyens vont vouloir expérimenter la marijuana. Si vous n’avez jamais fumé et que vous êtes déjà assuré, vous avez le champ libre : votre contrat d’assurance vie ou invalidité demeure valide.

L’assureur ne peut invoquer votre consommation, qu’elle soit occasionnelle, unique ou régulière, pour refuser une indemnisation. Ce principe s’applique aussi en assurance collective.

Par contre, la légalisation complique les demandes pour les nouvelles polices et les assureurs réexaminent actuellement leurs critères de risques. La légalisation pourrait entraîner une augmentation de la consommation... et du nombre de futurs assurés consommateurs de pot.

Certains assureurs vont être tentés de refuser de les couvrir, sauf s’ils présentent une ordonnance médicale (comme c’est le cas dans les États américains où la mari est légale) ou s’ils ont moins de 25 ans.

Une minorité d’assureurs couvrent déjà toutefois les fumeurs de pots occasionnels (deux joints ou moins par semaine) sans ajouter la surprime ! Il faut donc magasiner et lire son contrat...

Votre consommation ?

Certaines substances reliées à la mari, comme le THC, s’accumulent dans les graisses de votre organisme et sont libérées lentement dans le sang. Ce phénomène varie selon chacun. Les tests de détection actuels déterminent difficilement la consommation d’un futur assuré.

De plus, le cannabis entraîne-t-il des risques pour le cancer, comme c’est le cas avec la cigarette ? La science n’a pas tranché.

Le pot a toutefois des effets certains sur la santé mentale chez un grand nombre de personnes, particulièrement les moins de 25 ans. Beaucoup de citoyens développent dépendance, désordres psychotiques, anxiété chronique et même des symptômes apparentés à un choc post-traumatique. La hausse appréhendée du nombre de consommateurs rend donc certains assureurs nerveux.

Les employeurs

Actuellement, les employeurs peuvent imposer un test de dépistage de drogue dans des contextes précis. Mais la légalisation va bouleverser le paysage : les employeurs pourront-ils encore utiliser des tests de dépistage, notamment sur les lieux de travail, ou renvoyer un employé drogué à la maison ? L’assurance collective indemnisera-t-elle un employé qui se sera blessé sous l’influence du pot ?

CONSEILS

  • En invalidité longue durée, les contrats interdisent généralement la prise de médicaments ou de drogues non prescrits.
  • Discutez de ces questions avec votre conseiller en assurance vie avant de souscrire à un nouveau contrat ou modifier votre contrat actuel en vie et invalidité.
  • La plupart des gens sous-estiment leur consommation réelle d’alcool et de drogues. Les assureurs le savent.
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