En cas d’inondations, les assurances couvrent quoi ?
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 9 mai 2017
On peut lire l'article ici.
L’eau a englouti la cave et la voiture. L’assurance couvre quoi? La saison des inondations est particulièrement intense cette année. Et ça ne s’améliore pas avec le temps, compte tenu du réchauffement climatique.
Depuis une décennie, Ottawa verse annuellement plus de 600 millions de dollars d’aide en cas d’inondations. Parlez-en aux 3000 sinistrés de la rivière Richelieu et du lac Champlain, qui ont vécu l’enfer en 2011. Québec avait casqué 52 millions et une centaine de résidences ont dû être détruites. La même année, le Manitoba avait les pieds dans l’eau: pertes économiques de 1,1 milliard. En 2013, c’était le sud de l’Alberta qui y goûtait: 2,3 milliards de pertes. Toronto aussi: les contribuables ontariens ont payé 1 milliard. Les assureurs canadiens versent annuellement 1,3 G$ pour des dommages causés par l’eau, selon le Bureau d’assurance du Canada.
Comme le Québec est le champion nord-américain des sous-sols finis, imaginez quand l’eau monte au bas des marches... où se trouve un cinéma maison dernier cri.
Étrangement, le Canada était le seul pays du G7 où les pertes liées aux débordements des rivières n’étaient pas assurées. Ce n’était pas par manque de volonté: il n’existait tout simplement pas de système fiable de cartographie pour délimiter les zones à risque. Donc pas moyen d’établir une protection adéquate et abordable.
Du nouveau
En 2013, le BAC a pris le taureau par les cornes et a décidé de créer ses propres cartes de zones inondables nationales, à partir de données climatiques et géospatiales locales. Il y a quelques semaines à peine, les premières couvertures contre la crue soudaine d’un cours d’eau ont été offertes sur le marché. Quelques assureurs offrent cet avenant (un ajout à la police), dont Desjardins. Concrètement, une infime minorité des sinistrés québécois actuels bénéficieront de cette protection, dont le prix varie selon la valeur de l’immeuble, des biens et du risque.
En fait, les inondations ne constituent qu’une partie des dégâts d’eau. La plus grande part est couverte par le contrat de base, mais il faut un avenant pour les refoulements d’égout et un autre pour les infiltrations provenant des portes et fenêtres. Pour un risque standard, c’est très abordable.
Et la plupart des assurés sont couverts si leur voiture est inondée, s’ils ont un de ces trois types de polices: tous risques, avec protection accident sans collision ni versement, avec protection pour risques spécifiés (contre les dommages causés par la crue des eaux).
À SAVOIR
- Appelez votre assureur le plus rapidement possible en cas de sinistre
- L’assureur va tenter de faire nettoyer les biens avant de les remplacer
- De la lecture et même un quiz: http://bit.ly/2pKHdeG
VOTRE PROTECTION, AVEC LES DEUX AVENANTS
Dommages causés par
- les refoulements (égouts, drains français, fosses septiques, champs d’épuration)
- le bris d’aqueduc
- débordement de fossé ou puisard
- les infiltrations d’eau
- les chocs d’objets transportés par l’eau ou la glace
- les infiltrations d’eau
Protection avec le nouvel avenant selon les dommages suivants
- les crues, inondations, ruptures de barrages et débordement de cours d’eau, de lacs, de réservoirs artificiels
- les chocs d’objets transportés par l’eau ou la glace
Couvert
- la résidence
- les biens
- les animaux domestiques