Avantageuse, la musique en ligne?
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, section Dans vos poches, 7 octobre 2015
On peut lire l'article ici.
Pour 10 $ par mois, on vous offre plusieurs millions de chansons. Est-ce une bonne affaire?
Calcul simpliste: à un taux d’imposition marginal de 38,4 % (combiné fédéral/provincial), pour un revenu annuel de 50 000 $, il faudra ajouter 3,84 $ à ce 10 $. Votre abonnement annuel vous coûtera réellement 166,08$. S’ajoutent les autres services de télécommunication familiaux: cellulaires, câble, chaînes spécialisées, téléphone filaire, Netflix, Illico, internet haute vitesse avec supplément de bande passante. On se retrouve facilement avec une brèche de quelques milliers de dollars dans le revenu annuel net.
Est-ce que ça en vaut toujours la peine pour le nombre d’heures d’utilisation?
Comparons avec de la musique achetée: une chanson sur iTunes un peu datée coûte 50 cents. Un hit, 1,29 $. Si vous achetez le dernier album de Céline Dion, ou plus de 7 succès, ou 20 vieilles rengaines, tournez-vous vers un service en ligne.
Mais il y a une différence entre acheter et louer. Les services en ligne ont beau offrir des millions de titres, si vous aimez les vieux disques d’Offenbach, de Morse Code ou les versions rares de certains opéras, de standards du jazz ou de la musique de chambre, vous risquez d’être déçu.
De plus, on connaît nos achats, mais pas les millions de chansons en ligne. Ça se corse quand les interfaces et menus sont contre-intuitifs, malgré des listes de lectures concoctées selon différents styles, époques, artistes, ambiances, popularité, celles de célébrités ou des «experts». Parfois, on s’y perd dans les catalogues gargantuesques pour concocter ses propres listes.
Les principaux joueurs mondiaux, selon Statista, sont Apple Music, Spotify, Deezer, Pandora, Muve, Rhapsodie et Beats (achetée par Apple en juin). S’ajoutent des joueurs comme Rdio, Deezer, Earbits, Jango, Slacker, SoundCloud, Groove, Tidal (on les compare ici: http://bit.ly/1i0iGgl). Mais ils ne sont pas tous disponibles sur votre PC, Mac, Windows, Linux, IOS, Android, Blackberry, Playstation, Xbox, ni même au Québec. Dans l’écosystème Mac (iTunes clame offrir la plus vaste sélection sur Terre), le lien se fera cet automne avec AppleTV, qui relie déjà tous vos périphériques et votre système hi-fi ou télé.
Attention: plusieurs services ne permettent pas le téléchargement sur vos appareils (bande passante moins sollicitée; chalet sans internet ou métro). Et si vous cessez de payer, vous perdez votre musique, même téléchargée! Ailleurs, il faut se farcir de la pub si c’est gratuit. Certaines applications plantent souvent ou compliquent le classement sur votre téléphone ou votre ordi. D’autres offrent une qualité de son plutôt ordinaire ou un catalogue décevant, unilingue anglophone ou dépourvu de titres québécois...
CONSEILS
- Comparez les services en utilisant les offres d’abonnement gratuit ou à prix réduit pendant plusieurs semaines ou mois. Surveillez les abonnements familiaux.
- Faites un budget avant d’ajouter une autre dépense mensuelle. Budgets en ligne: www.acefgp.ca - bit.ly/1wbEHu4 - bit.ly/1pxIDiX.
- Si vous achetez de la musique en ligne, impossible de la donner en héritage (à moins de la graver sur des CD).