Divorcer, ça coûte cher
Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, Section Dans vos poches, 8 avril 2014
On peut lire l'article ici.
Le célèbre cinéaste Claude Lelouch disait qu'il réussissait ses divorces mieux que ses mariages. Ses finances s'en portent certainement mieux!
Les derniers chiffres disponibles confirment que 51% des mariages se termineront par un divorce. Canoë écrivait aussi, en 2011, que 67% des couples mariés depuis 1990 auront divorcé en 2030. L'âge médian du divorce est aujourd'hui de cinq ans. Si, selon le réseau MA.tv, se marier coûte en moyenne 12 175$, se divorcer coûte beaucoup plus cher.
Et ça peut devenir une catastrophe financière si un des deux futurs divorcés veut laver son ex-tendre moitié. Même si les recherches en imagerie numérique confirment que l'amour et la haine animent sensiblement les mêmes zones du cerveau, révèle l'Université McGill, mieux vaut divorcer à l'amiable. Ce n'est peut-être pas très romantique, mais le mariage, c'est une sorte de contrat entre actionnaires. Quand la chicane prend, les actionnaires perdent gros. C'est encore pire quand des enfants sont impliqués.
Sortez votre chéquier!
Divorcer, ça coûte combien? Selon un sondage récent du magazine Canadian Lawyer, un divorce à l'amiable au Canada coûte en moyenne entre 1000$ et 2600$. Avec un divorce contesté, ça grimpe entre 7300$ et 74 000$, pour une moyenne de 13 000$. Et si un des époux possède une entreprise moindrement prospère, la facture explose. Puis s'ajoutent toute une panoplie de frais extra-judiciaires.
Les conséquences financières à long terme du divorce sont importantes : baisse de revenus combinés, baisse de la valeur du patrimoine au moment du partage, pensions alimentaires, prestation compensatoire, paiement de certaines dettes... Sans compter qu'il faudra payer nourriture, vacances, accès internet, automobile et meubles désormais en solo.
La plupart des experts conseillent aux futurs divorcés qui entament les démarches par eux-mêmes, d'engager un avocat ainsi qu'un conseiller financier ou un fiscaliste. Car le système judiciaire est un dédale d'imprévus.
Avant et après
Le meilleur moyen de préparer son divorce est de le faire... avant la cérémonie de mariage. Fixez votre patrimoine dans le moindre détail et faites un bilan financier annuel personnel chaque année. Établissez des objectifs financiers annuels personnels et communs car, c'est connu, les questions d'argent sont une des principales causes de friction chez les couples.
En terminant, faites un budget « d'après divorce » : vous aurez peut-être le goût de donner une seconde chance à votre union...
Nos conseils
• Faites une liste annuelle de tous vos biens importants et dépenses familiales, soldes de comptes bancaires et placements communs ou individuels; gardez les factures (qui a payé quoi).
• Avant le mariage, faites une liste de responsabilités et de garde : enfants, frais de scolarité, résidence, véhicule, meubles, dettes communes, pensions, placements...
• Après le mariage, chacun des époux garde son propre compte REER, CELI et bancaire.
• Les comptes ou cartes de crédit conjoints ne devraient servir qu'à payer l'épicerie ou les dépenses reliées aux enfants. Partagez-les également.
• À lire : « Le divorce sans avocat », Me Pierre Caron, Éditions de l'Homme, 120 pages.
Le coût d'un divorce
(excluant les pensions alimentaires et autres frais après le divorce)
• Avocat : entre 150$ et 500$ / h – Environ 2000$ (à l'amiable)
• Experts en cour (ex : psychologue dans des cas de violence) – Entre 2000$ et 15 000$
• Timbre juridique : Moins de 200$
• Recherche et production de documents : autour de 500$
• Huissier : facturé au kilomètre, 100$ en moyenne
• Médiateur : 95$ / séance; 1000$ / rapport
• Conseiller financier ou fiscaliste : selon la complexité du dossier
• Révision, testament et mandats d'inaptitude : entre 500$ et 700$
• Lors du procès : perte de revenus (travailleurs autonomes); frais de déplacements et de garde
• Dettes et factures fiscales liées au partage du patrimoine familial