La mine d'or du SMS

Publié dans le Journal de Montréal/Journal de Québec, pages Argent, 29 septembre 2012On peut lire l'article ici.Vendredi, après cinq mois d'enquête, le Bureau de la concurrence du Canada annonçait qu'elle poursuivait Bell, Rogers et Telus pour publicité trompeuse. L'organisme fédéral accuse ces telcos d'avoir laissé croire à leurs clients que leurs services de messagerie texte à tarif supplémentaire élevé étaient gratuits. Le Bureau leur réclame 31 M$.Cette nouvelle, passée pratiquement inaperçue un vendredi après-midi, lève le voile sur une réalité que peu de gens saisissent: on est à la merci de l'oligopole mené par Bell et une poignée de joueurs du sans-fil.Généralement, on évalue que le prix d'un SMS facturé au consommateur revient entre 15 à 20 cents en moyenne au Canada. Son coût, pour un fournisseur, se situe à moins d'un cent. Une mine d'or! Un chercheur britannique estime que la NASA paie quatre fois moins cher ses SMS vers le télescope Hubble... Les Canadiens envoient 186 millions de textos chaque jour, un nombre qui triple chaque année depuis 2007. En passant, l'Union internationale des communications affirme qu'en 2011, on compte plus d'un millier de SMS envoyé par habitant de la planète.Certes, chez nous, la majorité utilise des forfaits illimités, ce qui diminue la facture réelle des consommateurs. Ces forfaits tournent autour de 5 à 20$ selon le fournisseur. Mais ils sont très nombreux ceux qui paient autour de 15$ pour une trentaine de SMS mensuels, à cause de leur forfait cellulaire « économique ».Précisons aussi que les services visés par le Bureau de la concurrence sont spécialisés : quizz, météo, horaires de vols, résultats sportifs ou services industriels spécialisés comme horaires de transports publics, immobilier, services bancaires personnels. L'Association canadienne des télécommunications sans fil (ACTS), qui est aussi visée par la poursuite du Bureau de la concurrence, parle de 700 services offerts généralement par des fournisseurs externes.Le Bureau de la concurrence affirme que la facture peut s'élever jusqu'à 10$ par transaction et 40$ pour un forfait mensuel, plus les coûts des textos, qui ne sont même pas mentionnés dans les pubs des telcos! L'ACTS réplique que ce sont les fournisseurs externes de ces services qui font le marketing vers les clients de ces services et que ces derniers doivent donner leur consentement avant de les utiliser. On verra quels arguments convaincront le juge mais, comme consommateurs, on devrait réfléchir sur la façon dont on utilise ces services. En fait, c'est parfois plus avantageux de payer 5$ de plus par mois pour son forfait sans-fil afin de bénéficier d'une couverture texto illimitée.Une autre façon de contourner ces frais, c'est de faire appel à des services comme le iMessage des iPhone ou le Blackberry Messenger (BBM), qui permettent l'envoi de textos illimités gratuits entre utilisateurs de ces appareils. Sinon, ajoutez des applications multiplateformes, comme Kik, WhatsApp ou PingChat, toutes disponibles sur iPhone, Blackberry et Androïd. Seul bémol : vous aurez à convaincre vos interlocuteurs de télécharger ces applications.Enfin, si vous êtes un amateur des applications de textos spécialisés, vous devrez vous livrer à un exercice que malheureusement trop peu de gens font : ai-je vraiment besoin de recevoir des textes pour m'avertir que le vol de belle-maman provenant de Cancun est en retard ou que la maison de mes rêves vient d'être affichée sur MLS? Habituellement, ces infos sont disponibles gratuitement sur Internet. Il s'agit juste de chercher dans ses favoris ou ses signets...

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